Un point sur la fièvre de la Vallée du Rift
Le virus de la fièvre de la vallée du Rift (Bunyaviridae, genre phlebovirus), est responsable d'épidémies associées à de forts taux de mortalité dans les élevages de bovins, caprins et ovins, principalement en Afrique du Sud et de l'Est. Chez l'homme, l'infection est souvent asymptomatique mais peut, dans certains cas, évoluer vers un tableau hémorragique parfois associé àdes atteintes neurologiques et oculaires pouvant laisser de lourdes séquelles. Le virus a émergé entre 2000 et 2003 en Arabie saoudite et au Yémen. Plusieurs îles de l'Océan Indien ont été touchées entre 2007 et 2009 (Comores ; Madagascar ; Mayotte). Différentes espèces d'arthropodes ont été identifiées ou sont fortement suspectées de jouer un rôle dans la transmission du virus. D'autres voies de dissémination ont été documentées chez l'homme comme chez l'animal : respiration d'aérosol ; contact avec des produits biologiques infectés (sang ; organes…) ; ingestion d'aliments crus ou insuffisamment cuits.
Un cas importé d'infection par le virus de la fièvre de la vallée du Rift a été identifié en France. Le diagnostic a été posé chez une femme ayant séjourné une dizaine de jours courant Octobre à Dzahani (grande ile de l'archipel des Comores). La source de contamination de la patiente n'a pas été formellement identifiée. Celle-ci a rapporté de nombreuses piqûres de moustiques mais également la consommation de lait et de viande crus ou mal cuits. A ce jour, aucune notion d'épidémie dans les cheptels de l'ile n'a été rapportée, ce qui pose la question de l'origine du virus.
L'infection par le virus de la fièvre de la vallée du Rift est inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Il est donc indispensable de consulter en cas de syndrome fébrile aigu, associé ou non à des signes hémorragiques et oculaires, au retour d'une des zones d'endémie du virus (Afrique sub-saharienne, notamment en Afrique du Sud ; Madagascar ; Comores ; Mayotte ; Arabie saoudite et Yémen). Sur place, il est indispensable d'appliquer les règles de protection individuelle contre les piqûres de moustiques et de proscrire la consommation d'aliments cru ou peu cuits. Enfin, les contacts avec des animaux d'élevage malades ou en cours de mise bas sont à éviter.
Source : Bulletin hebdomadaire international n°372 (31 octobre au 6 novembre 2012).