Analyse du risque radiologique consécutif à l’accident de Fukushima et recommandations aux voyageurs se rendant au Japon

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Depuis l'accident survenu en 2011 sur le site nucléaire de Fukushima Daiichi, suite au tremblement de terre de Tohoku et au tsunami résultant, une majoration de l'exposition aux radiations ionisantes est redoutée lors d'un séjour au Japon. Dans un travail analysant les risques pour les voyageurs se rendant dans ce pays, les auteurs se veulent rassurants sur les implications en matière de radioprotection.

Actuellement, l'exposition aux radiations ionisantes au Japon n'est pas plus élevée que celle rencontrée en moyenne dans le monde, si l'on ne se rend pas dans les zones d'accès réglementé autour de la centrale nucléaire de Fukushima. Une exposition supérieure à la moyenne est toutefois possible pour les touristes restant dans la préfecture de Fukushima. Il n'y a pas lieu de limiter la durée d'un séjour au Japon. La nourriture locale est soumise à des contrôles réguliers. Les normes choisies pour la surveillance de la contamination par les isotopes 134 et 137 du Césium sont telles que même si la moitié des aliments commercialisés et la totalité des boissons étaient contaminés selon un niveau correspondant à la dose limite maximale tolérée (scénario très peu probable), la dose résultante pour les consommateurs serait inférieure à 1 mSv (dose limite acceptable pour la population générale définie par l'International Commission on Radiological Protection). Par ailleurs, les mesures de radioactivité sur corps entier réalisées chez des voyageurs allemands au retour du Japon confirment le fait que la consommation sur place de denrées radiocontaminées ne présente pas de risque particulier. L'utilisation d'appareils de mesure de la radioactivité dans un but d'autocontrôle est déconseillée. La qualité et la précision des appareils abordables sont le plus souvent insuffisantes tandis que la manipulation des appareils professionnels nécessite une expertise. Par ailleurs, la détection inévitable de radiations de fond peut conduire à des malentendus et faire craindre à tort un risque résiduel.

En résumé, il n'existe pas de contre-indication à un voyage au Japon. L'exposition totale aux rayonnements au Japon est en réalité inférieure à l'exposition au rayonnement naturel d'une grande partie de l'Europe. Seules les zones réglementées autour du site nucléaire de Fukushima doivent être évitées, en sachant que de toute façon elles ne sont pas d'accès libre.

Source : Scholl C, et al. The Fukushima accident and travel medicine - Analysis and recommendations. Travel Medicine and Infectious Disease (2013).