Nouveaux cas d'infection à virus Zika en Guyane

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Le virus Zika progresse en Guyane. Le 30 décembre 2015, l'Agence Régionale de Santé a réactualisé ses chiffres.

Il y a désormais 14 cas recensés d'infection à virus Zika, 10 cas sont importés et 4 sont de transmission autochtone, un cas à Matoury, un cas à Rémire-Montjoly, un cas à Kourou et un cas à Saint-Laurent du Maroni.

Les services territoriaux de la démoustication sont à pied d'œuvre afin d'éviter que la maladie ne se propage.

Le virus Zika est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la fièvre Zika. Il tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été identifié pour la première fois en 1947. Répandu dans les régions tropicales d'Asie et d'Afrique, il a été responsable en 2007 d'une épidémie sur les îles Yap, en Micronésie, où il a infecté près des trois quarts des habitants de l'île. Il est, depuis cet épisode, considéré comme émergent.

Transmis par la piqûre d'un moustique infecté (Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles, Mansonia ou Eretmapodites) il peut entraîner un syndrome proche des autres arboviroses, avec fièvre, éruption cutanée, céphalées et douleurs articulaires, spontanément résolutif.

La majorité des formes sont asymptomatiques. Les formes symtomatiques se manifestent par un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies ou myalgies, en l'absence d'autre étiologie.

L'infection, classiquement bénigne, peut cependant être à l'origine, d'un certain nombre de complications neurologiques sévères (méningites, encéphalites) et syndromes de Guillain-Barré. Au cours du premier trimestre de la grossesse, l'infection peut s'accompagner d'un risque de malformations congénitales de type microcéphalies (0,65 % des cas).

Les moyens de diagnostic biologique restent classiques avec un diagnostic direct par détection du génome viral par RT-PCR et un diagnostic indirect par détection des anticorps.

Le traitement est symptomatique par antalgiques et antipyrétiques, en évitant le recours aux anti-inflammatoires tant qu'une dengue n'a pas été éliminée. L'aspirine est déconseillée.

L'Agence Régionale de Santé, la Collectivité Territoriale de Guyane (qui assure la lutte anti vectorielle) et la CIRE Antilles Guyane ont d'ores et déjà déployé un dispositif renforcé de surveillance et d'intervention.

En Guyane, un plan d'action est en cours, pour limiter la diffusion de la maladie dans notre région.

Il comprend :

  • Une surveillance sanitaire renforcée pour repérer tout cas d'infection à virus Zika et agir immédiatement et de façon coordonnée, pour éviter toute transmission de la maladie et l'apparition de foyers épidémiques,
  • Un protocole commun d'intervention rapide et renforcée, dès l'apparition d'un cas,
  • La mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé depuis le mois de juillet 2015,
  • Des fiches d'information et de conduites à tenir diffusées aux professionnels de santé, ainsi qu'un protocole ciblé concernant les femmes enceintes,
  • L'information auprès des passagers au départ et à l'arrivée à l'aéroport.
  • La diffusion de messages de prévention à l'attention de chacun et en particulier des femmes enceintes.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus Zika, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage aux Antilles et plus largement en Amérique latine, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.

Le Haut Conseil de santé publique a publié un avis et un rapport sur la prise en charge médicale des personnes atteintes par le virus Zika.

Source : Agence Régionale de Santé Guyane.