Premiers cas d'infection à virus Zika en Guadeloupe

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Le Centre national de référence des arboviroses de Marseille a notifié, le 15 janvier 2016, les deux premiers autochtones d'infection à virus Zika en Guadeloupe.

Le virus Zika poursuit sa progression, rapide. Depuis le dernier bilan publié vendredi par les autorités françaises (Cire Antilles-Guyane, InVS, ARS, DGS et ministère de la santé), les deux premiers cas d'infection ont été enregistrés en Guadeloupe et à Saint-Martin. Cela porte à 19 le nombre de pays et de départements français d'Amérique touchés dans lesquels une circulation autochtone est confirmée.

Selon l'agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy il s'agit d'un homme résidant à Saint-Martin dans le premier cas et d'une fillette résidant en Grande-Terre, en Guadeloupe, dans le deuxième cas.

Il s'agit de 2 cas autochtones, aucune de ces personnes n'a voyagé dans les quinze jours précédant le début des signes.

Le virus Zika est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la fièvre Zika. Il tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été identifié pour la première fois en 1947. Répandu dans les régions tropicales d'Asie et d'Afrique, il a été responsable en 2007 d'une épidémie sur les îles Yap, en Micronésie, où il a infecté près des trois quarts des habitants de l'île. Il est, depuis cet épisode, considéré comme émergent.

Transmis par la piqûre d'un moustique infecté (Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles, Mansonia ou Eretmapodites) il peut entraîner un syndrome proche des autres arboviroses, avec fièvre, éruption cutanée, céphalées et douleurs articulaires, spontanément résolutif.

La majorité des formes sont asymptomatiques. Les formes symtomatiques se manifestent par un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies ou myalgies, en l'absence d'autre étiologie.

L'infection, classiquement bénigne, peut cependant être à l'origine, d'un certain nombre de complications neurologiques sévères (méningites, encéphalites) et syndromes de Guillain-Barré. Au cours du premier trimestre de la grossesse, l'infection peut s'accompagner d'un risque de malformations congénitales de type microcéphalies (0,65 % des cas).

Les moyens de diagnostic biologique restent classiques avec un diagnostic direct par détection du génome viral par RT-PCR et un diagnostic indirect par détection des anticorps.

Le traitement est symptomatique par antalgiques et antipyrétiques, en évitant le recours aux anti-inflammatoires tant qu'une dengue n'a pas été éliminée. L'aspirine est déconseillée.

Il est recommandé à toute personne vivant ou voyageant dans des zones de circulation du virus Zika de prendre des précautions pour éviter les piqûres de moustiques :

  • Détruire les larves et les gîtes potentiels de reproduction des moustiques autour et dans l'habitat (récipients contenant de l'eau stagnante…).
  • Port de vêtements couvrants.
  • Répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte.
  • Vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit.
  • Les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus Zika, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage en Amérique latine et aux Antilles, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.

Le Haut Conseil de santé publique a publié un avis et un rapport sur la prise en charge médicale des personnes atteintes par le virus Zika.

Source : Le quotidien du médecin.