Fièvre de la vallée du Rift animale en Ouganda

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En Ouganda, le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche a notifié le 1er avril 2016 à l'Organisation mondiale de la santé animale la découverte le 15 mars 2016 d'un cas de fièvre de la vallée du Rift dans un élevage de chèvres dans le district de Kibaale dans le sud-ouest du pays. La population de chèvres est d'environ 247940 têtes réparties chez des petits exploitants agricoles sédentaires mais qui pratiquent des mouvements de bétail intercommunal et international pour le commerce.

La source de l'infection est inconnue ou peu concluante, des cas humains ont été signalés et confirmés auparavant dans la même zone. Le diagnostic a été confirmé par le laboratoire de l'Ouganda Virus Research Institute (Laboratoire national).

La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;

  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes. La forme bénigne de fièvre de la vallée du Rift chez l'homme, forme la plus fréquente, survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.
    Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.

  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.

  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

Sources : Organisation mondiale de la santé animale ; Promed.