Mise en garde contre les produits présentés sur Internet comme des solutions au COVID-19, dont l’Artemisia annua

Publié le 8 mai 2020 à 18h25

Biographie

- Médecin responsable du centre de vaccinations internationales et du centre antirabique de Strasbourg.
- Médecin spécialisé en vaccinologie, en médecine des voyages et en léprologie. Formateur en vaccinologie et médecine des voyages pour la SMV.
- Membre de la Société de Médecine des Voyages (2006) et secrétaire général de la SMV (2015).

Liens d'intérêt

- Participation à divers EPU organisés par des associations de Médecins, Pharmaciens et/ou l’industrie pharmaceutique ; rémunération à la prestation. Activité uniquement pédagogique, en toute liberté avec garanties d'indépendance, impartialité et déontologie.
- Aucun investissement financier personnel ou familial dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
- Déclaration mise à jour le 14 novembre 2016.

L'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), met en garde sur la vente de produits à base de plantes sur Internet, comme Artemisia annua ou Armoise annuelle, présentée comme ayant des effets contre le coronavirus. Au-delà d'un risque d'inefficacité, le recours à ce type de produits en automédication peut présenter un danger pour la santé.

Cette plante est "présentée comme une solution thérapeutique ou préventive de l'infection, sous forme de plante sèche, décoction, tisane ou gélules", indique l'agence du médicament, qui ajoute que ces "allégations  fausses et dangereuses pourraient retarder une prise en charge médicale nécessaire en cas d'infection confirmée. En effet, les produits à base d'Artemisia annua n'ont jusqu'alors pas fait la preuve de quelconques vertus thérapeutiques".

Par le passé, cette plante a déjà fait l'objet de messages et de promesses de même nature au sujet du paludisme. Là encore, la preuve de son efficacité n'a pas été démontrée et des personnes en ayant pris ont développé des formes graves de paludisme lors d'un séjour à l'étranger. L'Ansm avait dans ce cadre interdit à plusieurs opérateurs de commercialiser des produits contenant de l'Artemisia annua en 2015 et 2017 (1, 2, 3).

Dans son communiqué, l'agence rappelle la réglementation pour l'achat de produits et de médicaments vendus sur la Toile : "seul le circuit des pharmacies d'officine et de leurs sites Internet autorisés pour la vente en ligne de médicaments, régulièrement contrôlés par les autorités sanitaires, apportent des garanties sur les médicaments achetés". La qualité et la sécurité des médicaments achetés sur un site non autorisé ne sont pas garanties, ouvrant l'accès à des médicaments falsifiés, faussement étiquetés ou contrefaits (4).

Il ne faut jamais acheter de produits à visée thérapeutique sur des sites non autorisés, au risque de mettre en danger sa santé  : les sites autorisés pour la vente en ligne de médicaments sont disponibles sur le site du Conseil de l'Ordre National des Pharmaciens.

Références

  1. Décision du 18/02/2015, portant suspension de la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux, de la distribution, de la fabrication, de la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, de l'importation, de l'exportation, de la publicité du produit dénommé Artémisia de la société ORONAT et mis à disposition notamment par l'association Bretagne-Outdoor.
  2. Décision du 22/04/2015, portant suspension de la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux, de la distribution, de la fabrication, de la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, de l'importation, de l'exportation, de la publicité du produit dénommé Artémisia de la société EXSENCE-OGNOPS.
  3. Décision du 11/04/2017, portant suspension de la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux, de la distribution, de la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, de l'importation, de l'exportation, de la publicité du produit dénommé AAE 300 de la société OLILUX.
  4. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'environ 50 % des médicaments vendus sur Internet sont des médicaments falsifiés (médicaments contrefaits, médicaments non autorisés...).

Source : Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé.