Nouvel avis sur la rougeole chez la femme enceinte
Un nouvel avis concernant la problématique de la rougeole chez la femme enceinte a été publié par le Haut Conseil de la santé publique. Cet avis a été voté le 23 mai 2011 par les 13 membres de la Commission spécialisée maladies transmissibles (CSMT) présents ce jour là.
Cet avis rappelle que la grossesse expose à un risque de complications graves, voire mortelles pour la femme et pour le foetus. La rougeole maternelle peut aussi entraîner un accouchement prématuré. Lorsqu'une femme enceinte présente une rougeole au voisinage de l'accouchement, le nouveau-né peut être atteint d'une rougeole congénitale, avec une éruption présente à la naissance, ou d'une rougeole post-natale, avec une éruption survenant dans les 10 jours suivant la naissance. Si les données actuelles sur l'évolution des rougeoles congénitales et néonatales sont incomplètes, on sait néanmoins que des formes graves, voire mortelles, sont possibles. Pour ces nouveau-nés, le risque de survenue ultérieure d'une panencéphalite subgaiguë sclérosante, une complication neurologique tardive de la rougeole, est augmenté.
Le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) est un vaccin vivant atténué contre-indiqué chez la femme enceinte, même si son administration accidentelle pendant la grossesse ne justifie ni interruption médicale de grossesse ni même une surveillance particulière, aucun cas d'embryofœtopathie lié au vaccin n'ayant été rapporté. Dans le meilleur des cas, la vaccination des femmes doit donc être réalisée avant la grossesse. Une protection optimale nécessite deux doses du vaccin RRO.
Chez une femme enceinte non protégée par la survenue antérieure de la maladie ou par l'administration de deux doses du vaccin RRO, l'injection par voie intraveineuse d'immunoglobulines évite la survenue d'une rougeole dans environ 90 % des cas.
Cet avis détaille également la conduite à tenir devant une femme enceinte atteinte de rougeole. Quel que soit le terme de la grossesse, l'infection virale induit habituellement l'accouchement. Une hospitalisation et une confirmation biologique du diagnostic sont nécessaires. La conduite à tenir pour la femme enceinte sera fonction du terme de la grossesse, de l'existence d'une menace d'accouchement et de l'état de santé de la mère. Des immunoglobulines sont administrées par voie intraveineuse au nouveau-né dès la naissance, sauf si la mère a débuté son éruption rougeoleuse plus de 10 jours avant l'accouchement.
Source : Haut Conseil de la santé publique.