Vaccins anti-covid : efficacité démontrée

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La vaccination s'étend en France comme dans de nombreux pays, le temps passe, et les connaissances sur l'efficacité des vaccins "en vie réelle" se font de plus en plus précises. L'étude menée en France par EPI-PHARE a porté sur deux groupes de personnes, des personnes de 50 à 74 ans et des personnes de 75 ans et plus. Elle a utilisé les données recueillies par le Système National des Données de Santé (SNDS), une banque de données médicales très large où l'identité des patients a été rendue inaccessible par codage.

Dans chaque groupe d'âge, on a comparé le devenir de personnes vaccinées entre le 1er février et le 30 avril 2021 à celui de personnes de même année de naissance et de même sexe (appariement au cas par cas) mais non vaccinées. L'analyse a porté sur des effectifs importants : 7,7 millions de vaccinés et 7,7 millions de non vaccinés de 50 à 74 ans, 3,6 millions de vaccinés et 3,6 millions de non vaccinés pour les plus de 75 ans.

Les chercheurs se sont intéressés à plusieurs critères : risque de survenue de covid grave (à partir du 14e jour après la 2e dose de vaccin pour les personnes vaccinées), évolution du risque mois par mois après la vaccination, nature du vaccin (Comirnaty, Spikevax ou Vaxzevria), conséquences de l'extension du variant Delta. Les résultats sont très rassurants quant à la capacité des vaccins à réduire l'un des principaux risques de l'infection par le SARS-CoV-2 :

  • Les trois vaccins réduisent le risque d'hospitalisation pour covid grave de plus de 90% pour les deux tranches d'âge. Le risque de décès chez des patients hospitalisés pour covid est diminué dans les mêmes proportions (86%).
  • Avec le vaccin Comirnaty de Pfizer (le plus utilisé, chez 53 % des personnes incluses dans l'étude), cette efficacité se maintient à 94 % cinq mois après la vaccination chez les plus de 75 ans ; elle reste de 97 % à quatre mois dans le groupe des 50-74 ans, dont le suivi a commencé plus récemment. Le suivi est également trop court encore pour déterminer l'efficacité à 4 et 5 mois avec le vaccin Spikevax de Moderna (7 % des vaccinés) et Vaxzevria d'AstraZeneca (39 %).
  • L'impact du variant Delta a été analysé sur une période trop courte (20 juin – 20 juillet) pour permettre des conclusions définitives. Toutefois, sur cette période, l'efficacité de protection contre les formes graves de covid 19 est évaluée à 84 % chez les 75 ans et plus, et à 92 % chez les 50-74 ans.

La très bonne efficacité mise en évidence par l'étude pourrait avoir été sous-estimée, puisqu'elle ne tient compte ni de la protection des non-vaccinés par les vaccinés, ni de l'immunité potentiellement acquise par infection chez des non-vaccinés.

Les auteurs indiquent que les données concernant le vaccin Vaxzevria doivent être précisées. En effet, d'une part, ce vaccin a été administré à des personnes qui présentaient plus souvent des comorbidités, plus susceptibles de faire des infections graves. D'autre part, les deux doses ayant été administrées avec un délai moyen de 77 jours (contre 28 jours pour les deux vaccins à ARN), les personnes vaccinées ont été suivies moins longtemps après vaccination que celles qui ont reçu les vaccins Comirnaty ou Spikevax (suivi médian de 24 jours contre 40 jours). Enfin, l'analyse n'a pas pris en compte le fait que la 2e injection après une première dose de Vaxzevria a pu être faite avec un vaccin à ARN, conformément à l'évolution des recommandations. La réduction du risque de forme grave de covid 19, qui apparait légèrement plus importante avec le vaccin Vaxzevria, doit donc être confirmée par une étude ultérieure.

L'étude se poursuit et apportera des informations de plus en plus précises sur les points évoqués, comme peut-être sur d'autres critères tels que l'efficacité des vaccins contre les infections peu ou pas symptomatiques et contre la transmission du SARS-CoV-2. En l'état, elle est une confirmation d'une efficacité vaccinale déjà bien établie par de nombreuses études, dont MesVaccins.net a rendu compte en plusieurs occasions, et elle est bienvenue alors que des réticences à la vaccination persistent.

EPI-PHARE est un "groupement d'intérêt scientifique" créé en 2018 par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) pour exploiter les données de santé recueillies par le SNDS. Ces données très abondantes sont une mine d'information sur la santé des Français et sur tous les facteurs qui peuvent avoir une influence sur celle-ci.

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