Il se pourrait que plus on vaccine, meilleure est l’immunité

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La multiplication des stimulations du système immunitaire, par la répétition des infections ou surtout celle des vaccinations, est parfois présentée comme un risque ou un danger. Elle pourrait épuiser nos défenses, nous laissant à la merci d’une nouvelle infection, ou être à l’origine de réponses anormales, insuffisantes ou excessives, parfois mal dirigées. Le cas présenté dans l’article de K. Kocher, C. Moosmann et coll. semble indiquer le contraire. Il s’agit de celui d’un citoyen allemand (« HIM ») qui a déclaré avoir reçu, à sa demande, 217 injections de vaccin contre la covid 19 sur une période de 29 mois. Une enquête a été menée et la réalité des injections a été établie. Le sujet n’a jamais déclaré d’effet indésirable en rapport avec ses vaccinations et les analyses de routine qu’il a subies tout au long de la période où il a été vacciné n’ont pas montré d’anomalie. Il a accepté les analyses de sang et de salive qui lui ont été proposées par les auteurs de l’étude. Ses anticorps et ses lymphocytes ont été comparés à ceux trouvés chez des sujets ayant reçu 3 injections de vaccin.

Les tests ont montré que HIM n’avait jamais été infecté par le SARS-CoV-2 mais qu’il avait des taux d’anticorps IgA et IgM anti-protéine S du coronavirus légèrement plus élevés que les sujets contrôles. Il avait des IgG anti-S dans sa salive, alors que les sujets contrôles n’en avaient pas. Le pouvoir neutralisant de son sérum vis-à-vis du SARS-CoV-2 originel et du variant Omicron B1.1.529 était supérieur à celui des sujets contrôle, en raison non pas d'une meilleure spécificité de ses anticorps, mais d'une concentration plus élevée. Les lymphocytes B et T spécifiques du SARS-CoV-2 étaient plus nombreux chez HIM et ne montraient pas d’anomalies. La capacité de prolifération des lymphocytes T CD8 était préservée.

Les auteurs concluent que, chez HIM, l’hyper-vaccination n’a pas eu d’effet indésirable et qu’elle a entrainé une élévation des niveaux d’anticorps et de cellules anti-protéine S, sans effet significatif, négatif ou positif, sur la qualité de la réponse immunitaire adaptative. Ils ne sont pas en mesure de montrer si la répétition des vaccins est bien ce qui a protégé HIM de toute infection par le SARS-CoV-2 et ils ne présentent pas l’hyper-vaccination comme une stratégie à envisager pour améliorer la protection.

Le cas présenté reste exceptionnel et sans doute anecdotique. Le fonctionnement du système immunitaire est complexe et il présente d’importantes variations individuelles. Aucune généralisation de l’observation faite chez HIM n’est possible à ce stade, mais l’étude de cas similaires pourrait aider à lever des réticences qui persistent trop souvent en matière de vaccination.

Référence

K. Kocher, C. Moosmann et coll. Adaptive immune responses are larger and functionally preserved in a hypervaccinated individual.