République démocratique du Congo : le nombre de cas suspects d'Ebola s'élève à 68

En République démocratique du Congo (RDC), 68 cas suspects de maladie à virus Ebola, dont 20 confirmés par des tests de laboratoire, ont été identifiés dans la province du Kasaï, ont déclaré les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), lors d'un point de presse hebdomadaire sur les urgences sanitaires.

Les premiers cas ont été signalés dans deux zones de santé, principalement à Bulape, mais aussi à Mweka. Des cas suspects sont désormais signalés dans deux autres districts sanitaires, Mushenge et Dekese. 

D'après Africa CDC, l'identification de nouveaux districts sanitaires touchés augmente le risque de transmission transfrontalière, notamment vers l'Angola, ce qui nécessite un renforcement de la surveillance, de la prise en charge des cas et des mesures de prévention et de contrôle des infections. La présence aux funérailles pourrait avoir amplifié la propagation.

Parmi les cas suspects figurent plusieurs personnes décédées avant l'identification de l'épidémie d'Ebola. De nombreuses personnes ont assisté aux funérailles, certaines venant d'autres zones de santé, et pourraient avoir été exposées au virus. On sait que la charge virale après un décès est extrêmement élevée, et que les pratiques d'enterrement dangereuses, notamment le lavage et le contact avec les défunts, sont connues pour transmettre le virus, qui se propage par les fluides corporels infectés.

Le nombre de décès reste relativement stable, à 16, pour un taux de létalité de 23,5 %, mis neuf personnes sont actuellement prises en charge, dont quatre dans un état critique. 

À ce jour, les intervenants ont identifié 401 contacts de cas, dont 398 sont suivis. 

La RDC dispose de 2 000 doses de vaccin et 68 agents de santé de première ligne ont été vaccinés. Concernant les traitements, Africa CDC a acheminé 100 doses de l'anticorps monoclonal MAb144 (ansuvimab-zykl, également connu sous le nom d'Ebanga) vers la zone de santé de Bulape, épicentre de l'épidémie. 

Par ailleurs, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé hier qu'en coordination avec le ministère de la Santé de la RDC et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'organisation avait rejoint la réponse multi-agences et était présente sur le terrain dans la province du Kasaï. 

« Nos équipes ont commencé à soutenir l'hôpital général de référence de Bulape presque immédiatement », a déclaré Brice de la Vigne, coordinateur des urgences de MSF. Nous avons contribué à renforcer les protocoles de triage, fourni des médicaments essentiels et des équipements de protection individuelle, et dispensé des formations à la prévention et au contrôle des infections, ainsi qu'aux soins symptomatiques. 

MSF et l'OMS ont établi un centre de traitement Ebola au sein de l'hôpital, qui a commencé à accueillir ses premiers patients le 9 septembre. Douze membres du personnel MSF sont actuellement présents à Bulape. Les équipes MSF visitent également les établissements de santé voisins pour renforcer les protocoles de prévention et de contrôle des infections et former les agents de santé.

Source : CIDRAP