L'OMS estime que le potentiel de propagation du chikungunya est important

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L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait le point sur la situation mondiale du chikungunya (CHIKV). 

Selon les données disponibles de janvier à septembre 2025, 445 271 cas suspects et confirmés de CHIKV, ainsi que 155 décès liés à cette maladie, ont été signalés dans le monde. On constate une grande hétérogénéité de la situation, certaines régions de l'OMS connaissant une augmentation significative du nombre de cas par rapport à 2024, tandis que d'autres signalent actuellement un nombre de cas inférieur.

Concernant la description de la situation par régions, on peut retenir les éléments suivants :

  • Le plus grand nombre de cas est rapporté dans la Région des Amériques où 14 pays ont signalé des cas. Le Brésil signale 96% des cas. Une épidémie est en cours à Cuba, et en Bolivie 99% des cas sont localisés dans le département de Santa-Cruz.
  • Dans la Région du Sud Est Asiatique, 89% des cas concernent l'Inde, la Thaïlande et le Bangladesh ayant également rapportés des cas.
  • Dans la Région du Pacifique Occidental, on retient Par ailleurs, l'importante épidémie dans la province chinoise du Guangdong qui est la plus importante jamais enregistrée dans le pays, cumulant plus de 16 000 cas dans 21 villes.
  • Concernant la Région Europe, l'OMS rappelle que les cas ont été principalement liés à l'épidémie survenue à La Réunion, au début de l'année, marquant la première propagation locale du virus sur l'île depuis 2014 et que deux cas de chikungunya importés à Mayotte à partir de la Réunion ont déclenché une épidémie à Mayotte qui était la première propagation locale du virus dans l'île. Par ailleurs, la France métropolitaine et l'Italie ont signalé respectivement plus de 500 et plus de 200 cas autochtones.

La répartition inégale des cas entre les régions rend difficile de qualifier la situation d'augmentation mondiale. Cependant, compte tenu des flambées épidémiques en cours signalées dans le monde en 2025, le potentiel de propagation reste important.

L'OMS signale qu'avant 2025, des cas de transmission autochtone du CHIKV, actuels ou passés, ont été signalés dans 119 pays et territoires. Au total, 27 pays et territoires répartis dans six régions de l'OMS ont établi des populations compétentes de moustiques du genre Aedes aegypti, mais n'ont pas encore signalé de transmission autochtone du CHIKV.

Dans ces région où Aedes aegypti est présent, le CHIKV peut être introduit dans de nouvelles zones par des voyageurs infectés, et une transmission locale peut s'établir. Le risque est accru par l'immunité limitée des populations dans les zones auparavant épargnées, les conditions environnementales favorables à la reproduction des vecteurs, les lacunes en matière de surveillance et de diagnostic, ainsi que l'augmentation de la mobilité humaine et des échanges commerciaux.

D'autres pays ont établi des populations de moustiques Aedes albopictus, également susceptibles de transmettre le CHIKV, et dont l'efficacité de transmission est accrue pour les lignées CHIKV porteuses de la mutation E1 226V. La présence de ces vecteurs constitue une menace permanente d'introduction et de propagation du chikungunya dans des zones auparavant épargnées.

Dans les populations plus importantes, où suffisamment d'individus restent immunologiquement sensibles, la transmission peut persister, entraînant des épidémies prolongées. Ces épidémies représentent souvent une charge importante pour les systèmes de santé en raison du nombre de personnes touchées.

L'OMS continue d'appeler tous les pays à renforcer leurs systèmes de santé et de laboratoire afin de permettre une détection rapide, une notification rapide et une réponse efficace aux flambées de chikungunya.

Source : Organisation mondiale de la Santé

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