Inégalités régionales et selon le niveau social de la vaccination VRS chez la femme enceinte en France en 2024/25
Un vaccin maternel bivalent recombinant anti VRS a été introduit en France en 2024 pour les femmes enceintes, afin de conférer une protection passive aux nourrissons. La vaccination est recommandée entre 32 et 36 semaines de grossesse et a été entièrement remboursée par l’Assurance Maladie lors de la première campagne (15 septembre 2024 – 31 janvier 2025).
Une étude transversale concernant les 264 471 femmes enceintes éligibles pendant la période considérée en France utilisant les données du Système National des Données de Santé (SNDS), a été réalisée par EPI-PHARE. Les variables analysées concernent les indicateurs socioéconomiques : complémentaire santé solidaire (proxy du faible revenu), indice de privation Français (niveau communal), accessibilité aux médecins généralistes.
La couverture vaccinale est de 27,2% chez les femmes éligibles. 72 026 des femmes ont été vaccinées (72 026/264 471). L’âge moyen des femmes vaccinées était de 30,8 ans. 21,9% des femmes bénéficiaient de la complémentaire santé solidaire (indice de faible revenu). La couverture vaccinale était plus élevée dans les communes les moins défavorisées (33,6% dans le quintile le moins défavorisé vs 22,0% dans le quintile le plus défavorisé), soit un écart de 11,6 points de pourcentage. Les femmes ayant une complémentaire santé solidaire étaient moins vaccinées (OR ajusté < 1).
Le taux le plus élevé est observé dans la tranche d’âge 30-39 ans. Il existe une forte variabilité régionale (ex. : Île-de-France et Pays de la Loire avaient des taux inférieurs à la moyenne nationale).
Inégalités sociales marquées : les femmes issues de milieux défavorisés ou avec un accès limité aux soins étaient moins vaccinées, reflétant des disparités similaires à celles observées avec le Nirsévimab (Beyfortus). L’étude met en lumière des inégalités sociales et régionales dans l’accès à la vaccination maternelle contre le VRS en France. Ces résultats soulignent la nécessité de stratégies ciblées pour améliorer la couverture vaccinale chez les populations défavorisées et dans les régions sous-vaccinées.
Référence