Le virus de la grippe aviaire H5N5 responsable du décès humain récemment rapporté dans l'Etat de Washington appartient au clade 2.3.4.4b
La grippe aviaire H5N1 circule chez la faune sauvage américaine depuis fin 2021, mais n'a causé qu'un seul décès humain.
Le décès récemment signalé dans l'État de Washington est le premier décès humain dû à la grippe aviaire aux États-Unis depuis janvier 2025, mais l'infection était due à une souche différente de celle qui ravage les élevages de volailles et les animaux sauvages depuis plusieurs années, puisqu'il s'agit d'un virus du sous-type H5N5, et non de la souche H5N1 qui a causé 70 infections humaines et un décès aux États-Unis depuis 2024, ainsi que d'innombrables décès d'animaux sauvages et domestiques depuis son arrivée en Amérique du Nord fin 2021. Le virus H5N1, qui circule depuis longtemps, et le virus H5N5, responsable du récent décès humain, possèdent la même hémagglutinine (H5) à leur surface, mais des protéines neuraminidases différentes.
Il s’agit d’un nouveau cas de transmission non réassortie du virus H5 de clade 2.3.4.4b des oiseaux aux mammifères à l’humain , mais de sous-type H5N5 cette fois-ci. Il ne s'agit pas d'un réassortiment génétique inédit avec des adaptations accrues aux mammifères ou à l’humai
Ce récent décès ne suggère pas que les risques liés à la grippe aviaire soient plus importants que ce que les scientifiques pensaient, explique Richard Webby, virologue. « Nous n'avons aucune raison de penser que le H5N5 présente un risque pandémique supérieur ou inférieur à celui du H5N1, et de même, nous n'avons aucune raison de penser qu'il provoque globalement une maladie plus grave », précise-t-il. « La plupart des gens seront exposés aux virus H5 par le H5N1, car ce dernier est beaucoup plus répandu dans la population aviaire.» On savait que des virus H5N5 circulaient chez les oiseaux de rivage et les goélands de l'est du Canada, et les scientifiques ont confirmé que le virus séquencé chez la personne décédée est plus proche de ceux de l'est du Canada que des virus H5N1. Ceci appuie l'hypothèse qu'il s'agit d'un virus déjà existant qui a migré vers l'ouest par les oiseaux, plutôt que d'un nouveau virus apparu soudainement chez l'humain..
Le virus H5N5 a maintenant atteint la côte ouest américaine et contaminé des volailles domestiques, au moins dans un evage. L’avenir nous dira avec quelle efficacité il s’adaptera et se transmettra par rapport aux souches H5N1 déjà présentes et efficaces.
Si un réassortiment se produit, il est plus probable qu’il survienne chez des personnes co-infectées (ou d’autres mammifères comme les porcs) ; la vaccination humaine peut minimiser les risques d’un tel événement. De plus, la composante N1 du vaccin humain peut offrir une certaine protection contre une éventuelle primo-infection humaine par le virus H5N1.
Source : FluTrackers