Le BEYFORTUS réduit le risque d’hospitalisation pour infection liée au VRS de 26 % par rapport à la vaccination maternelle avec ABRYSVO

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En France, la prévention des infections à virus syncitial respiratoire (VRS), principale cause de bronchiolite chez les nourrissons repose sur deux stratégies :

  • l’immunisation directe par injection au nouveau-né de l’anticorps monoclonal nirsevimab (BEYFORTUS), ou,
  • l’immunisation indirecte par la vaccination des femmes enceintes par le vaccin RSVpreF (ABRYSVO) administré entre 32 et 36 semaines d’aménorrhées, la protection du nouveau-né étant assurée par le transfert d’anticorps maternel par voie transplancentaire.

Il appartient aux parents, informés par leurs professionnels de santé, de décider de la stratégie qui leur convient le mieux, afin de protéger leur enfant.

EPI-PHARE, groupement d’intérêt scientifique entre l’ANSM et la Cnam qui réalise, pilote et coordonne des études de pharmaco-épidémiologie à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS), vient de publier dans la revue The Journal of the American Medical Association un article qui avait pour objectif de comparer, en vie réelle, l’efficacité de l’immunisation des nourrissons par le BEYFORTUS par rapport à la vaccination maternelle par le vaccin ABRYSVO contre les hospitalisations liées au virus respiratoire syncytial (VRS). Il s'agit de la première étude au monde de ce type.

Tous les nourrissons nés en France métropolitaine entre septembre et décembre 2024 ont été inclus. Ont été exclus de l’étude les nourrissons ayant reçu à la fois une immunisation maternelle et passive, ceux dont les mères avaient été vaccinées avant 32 SA ou après 36 SA, ainsi que les nourrissons nés moins de 14 jours après la vaccination maternelle, pour lesquels une dose de rattrapage par BEYFORTUS est préconisée.

La comparaison a porté sur deux groupes appariés, ceux ayant reçu directement le BEYFORTUS avant la sortie de la maternité et ceux protégés par la vaccination maternelle avec ABRYSVO. Les auteurs ont utilisé des modèles de Cox proportionnels conditionnels pour estimer l’association entre le type d’immunisation et chacun des événements étudiés.

La population étudiée comprenait 42 560 nourrissons. L’âge moyen à l’inclusion était de 3,7 jours.

Au total, 481 nourrissons ont été hospitalisés pour une infection respiratoire basse liée au VRS, 212 concernaient les nourrissons du groupe BEYFORTUS et 269 ceux du groupe ABRYSVO. L’âge moyen lors de l’hospitalisation était de 39 jours et la grande majorité des cas correspondait à une bronchiolite (96,5%). Ainsi, l’immunisation par BEYFORTUS réduit le risque d’hospitalisation pour infection liée au VRS de 26 % par rapport à la vaccination maternelle avec ABRYSVO (HR ajusté : 0,74; IC95 % : 0,61-0,88).

La durée médiane d’hospitalisation était de 5 jours mais les hospitalisations longues de plus d’une semaine étaient plus fréquentes chez les nourrissons du groupe ABRYSVO (27,9 % contre 21,2 % dans le groupe BEYFORTUS).

Le taux d’admission en réanimation et soins intensifs pédiatriques était plus faible chez les nourrissons du groupe BEYFORTUS  (25,9 % vs 37,5 %) soit un risque réduit de 42% avec le BEYFORTUS par rapport à la vaccination maternelle avec ABRYSVO (HR ajusté : 0,58; IC95 % : 0,42-0,80).

Il en était de même pour le recours à la ventilation non invasive et à l’oxygénothérapie avec des réductions respectives de 43% et 44% avec le BEYFORTUS par rapport à ABRYSVO

Aucun décès au cours de l’hospitalisation n’a été rapporté

Ces résultats montrent une efficacité relative supérieure du nirsevimab (BEYFORTUS) par rapport au vaccin RSVpreF (ABRYSVO) en vie réelle.

Cependant, les auteurs soulignent que la vaccination maternelle demeure efficace et constitue une alternative pertinente dans les situations où l’administration systématique du nirsevimab n’est pas possible. Les deux approches doivent donc être considérées comme complémentaires dans une stratégie de prévention visant à optimiser la couverture vaccinale. Rappelons qu'une étude récente avait montré la sécurité du vaccin ABRYSVO chez les femmes enceintes.

Source : EPI-PHARE. Efficacité comparative de l’immunisation des nourrissons par le nirsevimab (Beyfortus) par rapport à la vaccination maternelle par le vaccin RSVpreF (Abrysvo) contre les hospitalisations liées au virus respiratoire syncytial (VRS). 22 décembre 2025.

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