Un vaccin contre le virus grippal A/H7N9 déjà prêt pour les essais

On compte aujourd'hui, 10 mai, 131 cas de grippe A/H7N9 en Chine, et 32 décès. Le virus, qui a infecté les premiers cas humains au mois de février, suscite des inquiétudes légitimes : son origine reste inconnue, et bien qu'il ne semble toujours pas se transmettre efficacement d'homme à homme, il possède des propriétés de virus très pathogènes pour l'homme et pourrait en acquérir de nouvelles par mutation. Depuis que le virus a été isolé et caractérisé, des laboratoires et des industriels ont pu commencer à concevoir un vaccin, sur lequel il faudrait pouvoir compter rapidement en cas de transmission inter-humaine. Avec la méthode la plus couramment utilisée, qui a fait ses preuves dans le cas de la grippe et qui consiste à cultiver le virus en grande quantité sur des œufs ou des cellules en culture puis à l'inactiver, il faudra cependant plusieurs mois avant de disposer des quantités de vaccin nécessaires pour les essais puis pour une mise à disposition des populations. En raison de la dangerosité du virus A/H7N9, des précautions et des mesures de contrôle importantes devront être prises.

La société Medicago, basée au Canada, vient d'annoncer que grâce à la technologie qu'elle a mise au point, en 14 jours et à partir des seules séquences génétiques du virus qui ont été déterminées sur plusieurs isolats, elle était d'ores et déjà en mesure de produire des quantités importantes de vaccin et de commencer des essais sur l'animal. Le procédé utilisé consiste à faire produire les protéines du virus (les antigènes qui serviront à vacciner) par des plants de tabac : les gènes des protéines sont introduits dans les cellules végétales, les protéines sont produites en grande quantité, faciles à extraire et à purifier, sans que le virus soit manipulé et présente un danger.

Cette annonce, à l'évidence bienvenue, a fait bondir l'action de Medicago (qui compte parmi ses principaux actionnaires la firme Philip Morris) de 15 % le 8 mai !

Source : lapresse.ca.