Un nouveau vaccin contre la dengue réduit le nombre de cas de 56 %

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La dengue est une maladie émergente dont l'impact en santé publique est considérable dans tous les pays de la zone intertropicale. La maladie est due à un arbovirus de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, dont il existe 5 sérotypes, dont 4 rendant compte de la totalité des cas de dengue dans le monde. Il n'y a pas de protection croisée entre les sérotypes et l'immunité procurée par l'infection est de longue durée. La maladie est transmise par la piqûre d'un moustique du genre Aedes, principalement Aedes aegypti. Aedes albopictus(qui s'implante actuellement dans plusieurs départements de l'hexagone) joue également un rôle dans l'expansion de la maladie, et localement d'autres espèces peuvent être impliquées.

Le PDVI (Pediatric Dengue Vaccine Initiative) estime que la maladie est endémique dans 125 pays, avec une population à risque de développer l'infection qui dépasse les 3,6 milliards d'individus. Chaque année, 70 à 500 millions de personnes sont infectées, 2,1 millions font des formes graves nécessitant une hospitalisation et plus de 20.000 décèdent, en majorité des enfants. Cependant, du fait de l'absence de laboratoire spécialisé dans beaucoup de régions endémiques et du manque de spécificité des formes cliniques, l'incidence de la dengue et son poids économique sont sous-évalués.

Une majorité de patients infectés présente peu ou pas de symptômes. La forme clinique classique associe une fièvre élevée d'apparition brutale à des signes non spécifiques de type arthralgies, céphalées, douleurs rétro-orbitaires, courbatures et fatigue.L'évolution est le plus souvent favorable, mais la fatigue et les douleurs peuvent persister pendant plusieurs semaines. Dans 1 à 5 % des cas, l'évolution se fait vers une forme sévère, avec des troubles hémorragiques ou un syndrome de choc, conduisant à la mort dans 30 à 40 % des cas en l'absence de traitement. Il n'existe pas de traitement spécifique de ces complications. La prise en charge des formes sévères fait appel aux traitements symptomatiques des complications hémorragiques et du syndrome de choc. La prévention repose sur la lutte anti-vectorielle, qui présente de sérieuses limites sur le terrain. C'est pourquoi la mise au point d'un vaccin contre la dengue est apparue comme un enjeu important de santé publique.

Le laboratoire producteur de vaccins Sanofi Pasteur vient de publier sur son site Internet les premières données disponibles d'uneétude clinique d'efficacité à large échelle (étude dite de phase III, ou "étude pivot"). Réalisée en Asie chez plus de 10.000 volontaires, l'étude a consisté à comparer l'incidence (nombre de nouveaux cas) de la dengue entre un groupe de personnes vaccinées contre cette maladie et un groupe contrôle, c'est-à-dire composé de personnes non vaccinées. L'étude d'efficacité a montré une réduction de 56 % des cas de dengue chez les personnes vaccinées.

Les données initiales d'innocuité sont conformes au bon profil de tolérance observé au cours des études précédentes, selon le laboratoire Sanofi Pasteur, qui précise que toutes les données obtenues seront analysées de façon approfondie dans les prochaines semaines et examinées par des experts externes avant présentation dans un congrès scientifique international et parution dans une revue scientifique dans le courant de l'année.

Le candidat vaccin utilisé dans cette étude est un vaccin vivant atténué tétravalent, conçu pour protéger contre les 4 principaux sérotypes de virus de la dengue. Le schéma vaccinal consiste à administrer 3 doses (la 1ère dose est suivie d'une 2ème dose au 6ème mois et d'une 3ème dose au 12ème mois).

Source : LaboratoireSanofi Pasteur.