Survenue de cas d'hépatite B aiguë après des soins d'acupuncture

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L'Institut de veille sanitaire (InVS) vient de publier sur son site le rapport d'une enquête épidémiologique concernant la survenue en Languedoc-Roussillon, en 2008, de quatre cas groupés d'hépatite B aiguë. Il s'agissait de femmes qui avaient eu recours à des séances d'acupuncture dans le même centre d’énergétique chinoise. L’opérateur exerçait illégalement la médecine et ne respectait pas les précautions élémentaires d'hygiène. Une inspection a permis de découvrir des aiguilles et des ventouses souillées qui semblaient être réutilisées (cf. photo). Le cabinet a été fermé. Le virus de l'hépatite B a probablement été transmis de patient à patient par l'intermédiaire d'aiguilles ou d'autres matériels contaminés. L’acupuncture est un acte médical qui doit respecter strictement les précautions standard.

Le poids de l'hépatite B en France a longtemps été sous-estimé : une enquête réalisée en 2004 a montré que 0,65 % des adultes, soit plus de 280 000 personnes, étaient porteurs chroniques du virus de l'hépatite B en 2004. Seule une personne sur deux savait qu’elle était séropositive. Il a été estimé que 2500 à 3000 infections dues au virus de l’hépatite B (symptomatiques ou non) surviendraient chaque année. Une enquête a évalué à plus de 1 300 le nombre de décès attribués à l’hépatite B pour l’année 2001. Les circonstances potentielles de contamination les plus fréquentes sont les relations sexuelles à risque (plus d'un tiers des cas), les voyages en pays de moyenne ou forte endémie (plus d'un cas sur cinq). Les autres facteurs de risque identifiés sont l’exposition familiale, la vie en institution et l’usage de drogues. Cependant, dans un tiers des cas, aucun facteur de risque n'est identifié.

Aucun des quatre cas liés à la pratique de l'acupuncture n'avait bénéficié de la vaccination contre l'hépatite B. La vaccination contre l'hépatite B est efficace et bien tolérée. La couverture vaccinale contre cette maladie est insuffisante en France. Elle est restée longtemps inférieure à 30 % chez le nourrisson.Une enquête réalisée chez les préadolescents âgés de 11 ans a montré une couverture de seulement de 39 % en 2004-2005. Pourtant, la couverture vaccinale est nettement plus élevée dans d'autres pays européens tels que l'Allemagne ou l'Italie, où elle est supérieure à 90 %. La faible couverture française s'explique par un concours de circonstances, à l'origine d'une polémique exclusivement nationale sur l'innocuité du vaccin.

Source : Institut de veille sanitaire.