Marqueurs de résistance de Plasmodium falciparum à la pipéraquine
Début novembre 2016 deux publications dans le Lancet infectious diseases rapportent l'identification des marqueurs moléculaires de la résistance aux antipaludiques chez Plasmodium falciparum dans le Sud Est asiatique. Les études ont été menées au Cambodge, épicentre de la résistance de Plasmodium__falciparum à l'artémisinine.
- **La première étude**a comparé le génome de 297 isolats de Plasmodium falciparum obtenus à partir d'accès palustre au Cambodge avec le génome de référence de Plasmodium falciparum. Dans cette population, les auteurs ont mis en évidence deux marqueurs génétiques exo-E425G et plasmepsine 2 et trois gènes associés à la résistance à la pipéraquine.
- **La deuxième étude**a montré l'augmentation importante du nombre de copies du gène codant pour la plasmepsine 2 parmi les souches présentant un phénotype de résistance à la pipéraquine.
Ces résultats convergent pour l'utilisation du gène de plasmepsine 2 pour caractériser les isolats résistants à la pipéraquine et donc de pouvoir suivre leur extension spatiale dans la région du Mékong.
Les plasmepsinessont des aspartates protéases spécifiques de Plasmodium. Chez Plasmodium__falciparum ont en connaît 10 isoformes codés par 10 gènes différents. Sept d'entre-elles, dont la plasmepsine 2, interviennent durant le cycle érythrocytaire du parasite, les trois autres durant le cycle exoérythrocytaire.
La pipéraquineest un antipaludique de synthèse de la famille des 4 amino quinoléinesmis au point dans les années 1960 et largement utilisée en prévention dans la péninsule indochinoise de 1960 à 1980. Elle présente une absorption lente et une demie vie prolongée qui en font un bon partenaire des dérivés de l'artémissinine dans les combinaisons thérapeutiques (ACT). En Europe, elle est disponible en association avec la dihydroartemisinine sous le nom de spécialité Eurartesim® pour le traitement des accès palustres non graves à Plasmodium falciparum.
Selon le rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur le paludisme 2015, au Cambodge, 48% de la population vit dans une zone ou la transmission est considérée comme élevée (> 1 cas pour 1000 habitants). Pour le voyageur, les recommandations françaises précisent l'usage d'une chimioprophylaxie sauf à Phnom Penh, autour du Tonlé Sap et si le passage à Angkor et limité à une visite diurne, elle doit s'accompagner d'une protection personnelle antivectorielle et de la nécessité d'une consultation en urgence en cas de fièvre.
Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur les sites Mesvaccins.net ou Medecinedesvoyages.net.
Sources : Promed.