Documentation Zona

Zona

Mise à jour le 11 mars 2024.

Nouvelle recommandation vaccinale contre le zona : utilisation préférentielle du vaccin Shingrix (au lieu du vaccin Zostavax) dès l'âge de 65 ans et sans limite supérieure d'âge. Le vaccin Shingrix est également recommandé dès l'âge de 18 ans chez les personnes immunodéprimées (alors que le vaccin Zostavax est contre-indiqué dans cette population).

Mise à jour en cours.

Le zona est une maladie infectieuse virale provoquée par la réactivation du virusvaricelle-zona (varicella-zoster virus : VZV). C'est une maladie fréquente qui atteint 20 % de la population.

La contamination par le virus VZV survient le plus souvent chez l'enfant. Elle provoque cette maladie bien connue des parents qu'on appelle la varicelle. La réponse immunitaire de la personne infectée lui permet de guérir, mais le virus n’est pas pour autant éliminé : il reste présent « endormi » à la racine des nerfs au niveau de ganglions nerveux, où les anticorps anti-VZV ne peuvent l'atteindre. Le virus peut se réactiver, "se réveiller", à la faveur d'une baisse des défenses immunitaires, entrainant une éruption localisée douloureuse sur le territoire innervé par les fibres nerveuses issues du ganglion : cette éruption est appelée zona.

Le zona peut atteindre les différentes parties du corps :

  • le thorax (zona intercostal) est le plus souvent concerné (une fois sur deux) ;
  • la région dorso-lombaire ;
  • le bas de l'abdomen avec une atteinte possible des organes génitaux ;
  • le cou ou le visage.

La baisse des défenses immunitaires à l'origine de la réactivation peut être elle-même liée à un surmenage, un stress, une maladie entraînant un déficit immunitaire (infection à VIH, cancer, traitement immunosuppresseur ou maladie infectieuse). Elle est aussi liée à l'âge, les défenses immunitaires s'amoindrissant progressivement chez l'adulte (phénomène connu sous le nom d'immunosénescence). Le zona atteint ainsi particulièrement les personnes à l'âge adulte : plus de 60 % des cas surviennent après l'âge de 45 ans, plus de 50 % des plus de 80 ans feront un zona. Compte tenu du vieillissement de la population, on peut donc s'attendre à une augmentation du nombre de cas de zona.

Symptômes du zona inter-costal.

Le zona inter-costal débute par une sensation de brûlures d'un seul côté du thorax. L'éruption cutanée apparaît quelques jours plus tard du même côté, sur le territoire innervé par le ganglion où se trouve le virus VZV réactivé.

Dans le zona intercostal, les vésicules forment une bande allant de la colonne vertébrale vers la région latérale du thorax, d'un seul côté. La partie du corps affectée est d'abord rose vif puis se couvre de vésicules groupées en bouquets, semblables à celles de la varicelle. Ces vésicules peuvent se regouper en bulles plus étendues. En cinq à sept jours, les vésicules sèchent et des croûtes se forment. Le plus souvent, ces dernières tombent au bout de dix jours environ. Elles peuvent laisser place à des cicatrices. L'éruption peut s'accompagner d'une fièvre modérée (38 à 38,5 °C). Les douleurs sont souvent lancinantes et intenses ; elles ne disparaissant qu'en 2 à 3 semaines. Une perte temporaire de la sensibilité de certaines zones de la peau peut survenir dans la région concernée.

Complications du zona.

Des complications surviennent en moyenne dans 10 % des cas, mais cette fréquence est plus élevée chez les personnes âgées.

La principale complication, surtout chez les personnes âgées, est la survenue de douleurs persistantes (algies post-zostériennes, encore appelées douleurs neuropathiques résiduelles post-zostériennes). Ces douleurs disparaissent habituellement en six mois mais peuvent être définitives et très invalidantes.

D'autres complications sont possibles, par exemple une surinfection bactérienne des plaies ou une extension sur plusieurs zones du corps en cas d'immunodépression.

La gravité du zona peut aussi être en rapport avec sa localisation. C'est notamment le cas du zona ophtalmique, qui débute quelques jours avant l'éruption par des maux de tête violents et lancinants au niveau du front et d'un œil. L'éruption apparaît dans différentes zones du visage selon les branches des nerfs atteintes : la moitié du front, le côté du visage, les paupières, l'œil ou le nez. Les complications au niveau de l'œil sont fréquentes : conjonctivite, kératite, paralysie des mouvements oculaires, voire une perte de l'œil. Le zona situé autour de l'oreille peut provoquer des douleurs et des bourdonnements de l'oreille, une diminution de l'audition, des vertiges et une paralysie faciale. Le zona bucco-pharyngé (bouche et pharynx) peut entrainer une gêne lors de l'alimentation. Le zona du bas de l'abdomen peut entrainer une atteinte génitale et une rétention urinaire.

La prescription d'un traitement anti-viral (aciclovir) dans les 72 heures suivant l'apparition d'un zona diminue le risque de complications sans pour autant l'éliminer.

Les recommandations vaccinales

Nouvelle recommandation de la Haute Autorité de santé le 29 février 2024.

Cette recommandation remplace l'avis du Haut Conseil de la santé publique du 25 octobre 2013, qui recommandait l'utilisation du vaccin Zostavax (disponible en pharmacie depuis le lundi 15 juin 2015) chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus. Ce vaccin vivant atténué est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées.

Le vaccin Shingrix est maintenant privilégié. Le vaccin Shingrix est un vaccin recombinant adjuvanté contre le zona, destiné à prévenir le zona et ses complications, incluant les douleurs post-zostériennes. Contrairement au vaccin Zostavax, le vacciin Shingrix ne contient pas de virus vivant, mais utilise un antigène spécifique du virus varicelle-zona, appelé glycoprotéine E, pour stimuler la réponse immunitaire de l'organisme contre ce virus.

Toutefois, en attendant l'avis de la Commission de la transparence et la détermination d'un prix du vaccin, le vaccin Shingrix n'est pas encore inscrit au calendrier vaccinal et ce vaccin n'est pas remboursé par l'assurance maladie pour le moment.

Efficacité du vaccin Shingrix.

Le vaccin Shingrix s'est montré plus efficace que le vaccin Zostavax dans la prévention du zona, avec une meilleure efficacité en vie réelle (environ 80 % versus 46 % pour Zostavax) et une protection plus durable, même chez les personnes avec comorbidités. Le vaccin Shingrix a également été bénéfique pour améliorer la qualité de vie et réduire le risque de zona chez les personnes ayant certaines conditions médicales ou greffées.

Tolérance du vaccin Shingrix.

Le vaccin Shingrix a causé plus d'événements indésirables locaux que Zostavax, probablement en raison de son adjuvant qui améliore la réponse immunitaire. Toutefois, il n'y a pas eu de différence significative entre les deux vaccins concernant les événements indésirables graves, les arrêts dus à des événements indésirables, ou les maladies à médiation immunitaire. La co-administration de Shingrix avec d'autres vaccins a augmenté la fréquence d'événements indésirables locaux et systémiques mais sans augmenter le risque de complications graves.

Conditions d'utilisation du vaccin Shingrix définies dans le résumé des caractéristiques du vaccin Shingrix.

Le schéma de primovaccination comprend deux doses de 0,5 mL chacune : une dose initiale suivie d'une seconde dose administrée 2 mois plus tard. Si une flexibilité dans le schéma vaccinal est nécessaire, la seconde dose peut être administrée entre 2 et 6 mois après la première dose.

Pour les personnes qui sont ou pourraient devenir immunodéficientes ou immunodéprimées en raison d’une maladie ou d’un traitement, et qui pourraient bénéficier d’un schéma vaccinal raccourci, la deuxième dose peut être administrée 1 à 2 mois après la dose initiale.

La nécessité de doses de rappel après la primovaccination n'a pas été établie.

Par ailleurs, le vaccin Shingrix peut être administré selon le même schéma vaccinal chez les personnes ayant antérieurement reçu un vaccin vivant atténué contre le zona.

Si le vaccin Shingrix est indiqué dans la prévention du zona, il n'est pas indiqué dans la prévention de la primo-infection par la varicelle. De plus, la tolérance et l’efficacité de Shingrix chez les enfants et les adolescents n’ont pas été établies : ce vaccin ne doit pas être utilisé avant l'âge de 18 ans.

En France, les recommandations vaccinales des autorités de santé respectent le cadre de l'autorisation de mise sur le marché et les conditions d'utilisation énoncées dans le résumé des caractéristiques du produit.

Les recommandations générales

La HAS préconise la vaccination contre le zona des adultes immunocompétents de 65 ans et plus, préférentiellement avec le vaccin Shingrix (auparavant la vaccination avec Zostavax était recommandée de 65 à 74 ans) .

Le schéma de primovaccination par Shingrix consiste en l’administration de deux doses, avec un intervalle de deux mois entre chaque dose. Si besoin, l’intervalle peut être compris entre deux et six mois. Cependant, il n'est pas nécessaire de recommencer la série vaccinale en cas de dépassement du délai de six mois.

La HAS recommande pour les personnes ciblées par cette recommandation et ayant des antécédents de zona ou de vaccination par Zostavax, un schéma complet avec le vaccin Shingrix, après un délai d’au moins un an.

Il est possible d’administrer le vaccin Shingrix de façon simultanée avec un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant, un vaccin contre les pneumocoques ou un vaccin dTp (diphtérie, tétanos, poliomyélite) ou dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), et avec un vaccin ARN contre la covid 19. Il n’existe pas de délai minimal à respecter entre l’un de ces vaccins et le vaccin Shingrix. Les vaccins doivent être administrés sur des sites d’injection différents.

À ce jour, la nécessité d'une dose de rappel après la primovaccination avec Shingrix n’a pas été établie.

La HAS recommande que soient développés des supports d’information adaptés aux différents publics. MesVaccins.net personnalise les recommandations vaccinales contre le zona dans son outil Mentor référencé dans Mon espace santé , ou dans le carnet de vaccination numérique de MesVaccins.net.

Les recommandations pour les voyageurs

Pas de recommandations vaccinales contre le zona spécifiques pour les voyageurs, mais il est d'autant plus préférable d'être vacciné avant le départ que le stress liés au voyage, ou des infections intercurrentes au cours du voyage, peuvent favoriser le zona.

Le schéma vaccinal

Zostavax.

Une dose administrée par voie sous-cutanée ou intramusculaire. La nécessité d’une seconde dose n’est actuellement pas connue.

Shingrix.

Deux doses à deux mois d'intervalle, avec un intervalle possible entre un mois et six mois si besoin.

Les données de couverture vaccinale

Mise à jour le 11 mars 2024.

Nouvelle recommandation vaccinale contre le zona : utilisation préférentielle du vaccin Shingrix (au lieu du vaccin Zostavax) dès l'âge de 65 ans et sans limite supérieure d'âge. Le vaccin Shingrix est également recommandé dès l'âge de 18 ans chez les personnes immunodéprimées (alors que le vaccin Zostavax est contre-indiqué dans cette population).

Mise à jour en cours.

Le zona est une maladie infectieuse virale provoquée par la réactivation du virusvaricelle-zona (varicella-zoster virus : VZV). C'est une maladie fréquente qui atteint 20 % de la population.

La contamination par le virus VZV survient le plus souvent chez l'enfant. Elle provoque cette maladie bien connue des parents qu'on appelle la varicelle. La réponse immunitaire de la personne infectée lui permet de guérir, mais le virus n’est pas pour autant éliminé : il reste présent « endormi » à la racine des nerfs au niveau de ganglions nerveux, où les anticorps anti-VZV ne peuvent l'atteindre. Le virus peut se réactiver, "se réveiller", à la faveur d'une baisse des défenses immunitaires, entrainant une éruption localisée douloureuse sur le territoire innervé par les fibres nerveuses issues du ganglion : cette éruption est appelée zona.

Le zona peut atteindre les différentes parties du corps :

  • le thorax (zona intercostal) est le plus souvent concerné (une fois sur deux) ;
  • la région dorso-lombaire ;
  • le bas de l'abdomen avec une atteinte possible des organes génitaux ;
  • le cou ou le visage.

La baisse des défenses immunitaires à l'origine de la réactivation peut être elle-même liée à un surmenage, un stress, une maladie entraînant un déficit immunitaire (infection à VIH, cancer, traitement immunosuppresseur ou maladie infectieuse). Elle est aussi liée à l'âge, les défenses immunitaires s'amoindrissant progressivement chez l'adulte (phénomène connu sous le nom d'immunosénescence). Le zona atteint ainsi particulièrement les personnes à l'âge adulte : plus de 60 % des cas surviennent après l'âge de 45 ans, plus de 50 % des plus de 80 ans feront un zona. Compte tenu du vieillissement de la population, on peut donc s'attendre à une augmentation du nombre de cas de zona.

Symptômes du zona inter-costal.

Le zona inter-costal débute par une sensation de brûlures d'un seul côté du thorax. L'éruption cutanée apparaît quelques jours plus tard du même côté, sur le territoire innervé par le ganglion où se trouve le virus VZV réactivé.

Dans le zona intercostal, les vésicules forment une bande allant de la colonne vertébrale vers la région latérale du thorax, d'un seul côté. La partie du corps affectée est d'abord rose vif puis se couvre de vésicules groupées en bouquets, semblables à celles de la varicelle. Ces vésicules peuvent se regouper en bulles plus étendues. En cinq à sept jours, les vésicules sèchent et des croûtes se forment. Le plus souvent, ces dernières tombent au bout de dix jours environ. Elles peuvent laisser place à des cicatrices. L'éruption peut s'accompagner d'une fièvre modérée (38 à 38,5 °C). Les douleurs sont souvent lancinantes et intenses ; elles ne disparaissant qu'en 2 à 3 semaines. Une perte temporaire de la sensibilité de certaines zones de la peau peut survenir dans la région concernée.

Complications du zona.

Des complications surviennent en moyenne dans 10 % des cas, mais cette fréquence est plus élevée chez les personnes âgées.

La principale complication, surtout chez les personnes âgées, est la survenue de douleurs persistantes (algies post-zostériennes, encore appelées douleurs neuropathiques résiduelles post-zostériennes). Ces douleurs disparaissent habituellement en six mois mais peuvent être définitives et très invalidantes.

D'autres complications sont possibles, par exemple une surinfection bactérienne des plaies ou une extension sur plusieurs zones du corps en cas d'immunodépression.

La gravité du zona peut aussi être en rapport avec sa localisation. C'est notamment le cas du zona ophtalmique, qui débute quelques jours avant l'éruption par des maux de tête violents et lancinants au niveau du front et d'un œil. L'éruption apparaît dans différentes zones du visage selon les branches des nerfs atteintes : la moitié du front, le côté du visage, les paupières, l'œil ou le nez. Les complications au niveau de l'œil sont fréquentes : conjonctivite, kératite, paralysie des mouvements oculaires, voire une perte de l'œil. Le zona situé autour de l'oreille peut provoquer des douleurs et des bourdonnements de l'oreille, une diminution de l'audition, des vertiges et une paralysie faciale. Le zona bucco-pharyngé (bouche et pharynx) peut entrainer une gêne lors de l'alimentation. Le zona du bas de l'abdomen peut entrainer une atteinte génitale et une rétention urinaire.

La prescription d'un traitement anti-viral (aciclovir) dans les 72 heures suivant l'apparition d'un zona diminue le risque de complications sans pour autant l'éliminer.

Références

Vaccins contre cette maladie :