Augmentation du nombre de cas d'hépatite A en Europe

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Cinq pays de l'Union Européenne ont notifié des cas groupés ou isolés d'hépatite Ade février à décembre 2016. Trois autres pays, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, ont signalé des augmentations régionales du nombre de cas d'hépatite A chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Il s'agit probablement d'événements indépendants associés à des groupes d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, qui présentent un risque accru d'infection par le virus de l'hépatite A.

Aucune manipulation d'aliments infectés n'a été impliqué dans ces événements. La transmission sexuelle de personne à personne est l'hypothèse la plus probable pour la propagation de cette épidémie, car une transmission d'origine alimentaire aurait tendance à entraîner plus de cas affectant la population en général.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (ECDC, European Centre for Disease Prevention and Control) encourage les États membres à sensibiliser les professionnels de santé, en particulier ceux qui prennent en charge des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en ce qui concerne les infections sexuellement transmissibles, sur le risque d'infection à virus de l'hépatite A. Les autorités responsables des États membres sont encouragées à partager les données virologiques et épidémiologiques concernant les nouveaux cas d'hépatite A (il existe un système d'information sur les épidémies de maladies d'origine alimentaire ou hydrique et les zoonoses), afin de progresser dans les enquêtes sur les épidémies survenues dans plusieurs pays.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses rapporte 387 nouveaux cas confirmés d'hépatite A dans 10 pays (Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède et Royaume-Uni) depuis le 24 février 2017.

Au total, 674 cas confirmés liés à ces épidémies ont été notifiés depuis le 1er juin 2016. La grande majorité d'entre eux sont des hommes âgés de 18 à 50 ans. Parmi les 353 cas dont l'orientation sexuelle est connue, 83 % sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Le plus grand nombre de cas rapportés (n = 336) est associé à un même cluster (groupe de cas reliés sur le plan épidémiologique) signalé pour la première fois par le Royaume-Uni en décembre 2016. Un deuxième cluster, signalé aux Pays-Bas en octobre 2016, rassemble 286 cas. Enfin, un troisième cluster comprenant 70 cas a été signalé en Allemagne en janvier 2017.

Le virus de l'hépatite A fait partie de la famille des Picornaviridæ et appartient au genre Hepatovirus. Il se transmet principalement par voie féco-orale, le plus souvent de manière indirecte, par l'intermédiaire d'eau ou d'aliments contaminés, plus rarement par un contact direct de personne à personne. Le virus est éliminé en grandes quantités dans les selles des personnes malades. Il peut alors contaminer l'environnement, notamment l'eau, où il peut survivre plusieurs mois. Les flambées d'épidémies d'hépatite A à transmission hydrique, bien que rares, trouvent en général leur origine dans une eau de boisson contaminée par des eaux usées ou insuffisamment traitée.

Souvent, l'hépatite Aest asymptomatique (sans signe clinique), surtout chez l'enfant. L'hépatite A symptomatique survient après une incubation assez longue (15 à 45 jours). Elle se manifeste le plus souvent par une jaunisse (ictère) qui peut être accompagnée de douleurs abdominales, d'une fatigue importante et de fièvre. Ces symptômes sont parfois précédés d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, courbatures). Contrairement à l'hépatite B et à l'hépatite C, l'hépatite A n'entraîne pas de maladie chronique du foie. La fréquence des formes graves (hépatite fulminante pouvant nécessiter une greffe du foie), voire mortelles, augmente avec l'âge.

La vaccination contre l'hépatite A, très efficace et bien tolérée, est recommandée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Des renseignements sont disponibles sur les sites JeVoyage.net, Mesvaccins.net et medecinedesvoyages.net.

Source : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses.

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