Hépatite A

Dernière mise à jour : 07 juin 2023 08:34:32


La maladie

L’hépatite A est une maladie à tropisme hépatique (foie) due à un virus cosmopolite, c’est-à-dire présent dans le monde entier. Elle se transmet essentiellement de personne à personne par voie oro-fécale (maladie des "mains sales" . Après une incubation de 2 à 6 semaines (un mois en moyenne), elle se manifeste le plus souvent par un ictère (communément appelé "jaunisse"), de la fièvre et un état de fatigue parfois prolongé. Les symptômes occasionnés sont plus fréquents et plus intenses lorsque la maladie survient chez l’adulte (le risque d'hépatite fulminante augmente avec l'âge) que lorsqu’elle atteint l’enfant. Dans les formes les plus graves (hépatite A fulminante), seule la réalisation d’une transplantation du foie peut sauver le patient. Il n’existe pas de traitement curatif de l’hépatite A. Les mesures d’hygiène de l'eau et des aliments et la vaccination sont les moyens les plus efficaces pour réduire le risque de contamination. La vaccination  contre l'hépatite A est à la fois très efficace et bien tolérée.

L'hépatite A est une maladie à déclaration obligatoire en France depuis 2005.

Epidémie d'hépatite A dans plusieurs pays européens. Voir ci-dessous les données épidémiologiques. 

Hépatite A et infection à VIH ou à virus de l'hépatite C.

La séroprévalence de l'hépatite A au sein de la population infectée à VIH varie de 37 % à 73 % chez les personnes nées en France ; elle est proche de 100% chez les personnes originaires d'Afrique.

L'infection par le VIH et le statut immunologique ne modifient pas l'histoire naturelle de l'hépatite A. 

Bien qu'il ait été rapporté un risque plus important d'hépatite A fulminante en cas de co-infection par le virus de l'hépatite C (VHC), la fréquence semble rester faible. La réalisation systématique d'une sérologie de l'hépatite A (IgG anti-VHA) chez les personnes infectées par le VIH ou le virus de l'hépatite B est la règle, en particulier lorsqu'elles présentent une affection chronique du foie.

Les recommandations vaccinales

Il n'existe pas de recommandations vaccinales générales contre l'hépatite A en France, mais uniquement des recommandations spécifiques, c'est-à-dire concernant des personnes présentant un risque plus élevé d'hépatite A ou d'une forme grave de la maladie.

Les recommandations particulières

La vaccination contre l’hépatite A est recommandée pour les :

  • jeunes accueillis dans les établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées ; 
  • patients atteints de mucoviscidose ou de pathologie hépatobiliaire chronique susceptible d’évoluer vers une hépatopathie chronique (notamment due au virus de l’hépatite B, de l’hépatite C ou à une consommation excessive d’alcool) ; 
  • enfants, à partir de l’âge de un an, nés de familles dont l’un des membres (au moins) est originaire d’un pays de haute endémicité et qui sont susceptibles d’y séjourner ; 
  • hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.

La vaccination des personnes immunodéprimées ou aspléniques fait l'objet de recommandations spécifiques suivant les pathologies, selon le calendrier vaccinal en vigueur.

Chez les patients infectés par le VIH, il est recommandé de vérifier la réponse vaccinale 1 à 2 mois après la dernière injection vaccinale contre l'hépatite A.

Recommandations autour d’un (ou de plusieurs) cas d’hépatite A confirmée

En complément des mesures d’hygiène et de l’information des sujets contacts, la vaccination est recommandée dans : 

a) L’entourage familial d’un patient atteint d’hépatite A (ou de toute personne vivant sous le même toit que le cas), afin d’éviter une dissémination intrafamiliale. Il est recommandé de vacciner le plus tôt possible, sans examen sérologique préalable et dans un délai maximum de 14 jours suivant l’apparition des signes cliniques du cas, les personnes n’ayant jamais été vaccinées contre l’hépatite A, réunissant toutes les conditions suivantes : 

  • nées après 1945,
  • sans antécédent connu d’ictère et 
  • n’ayant pas séjourné plus d’un an dans un pays de forte endémicité.

Si l’une au moins des conditions précédentes n’est pas remplie, une sérologie préalable est fortement recommandée, à la recherche d’anticorps totaux témoins d’une immunité ancienne, à condition que sa réalisation soit compatible avec le délai de 14 jours suivant l’apparition des signes cliniques du cas. 

b) Des communautés de vie en situation d’hygiène précaire. La population exposée, définie par l’investigation épidémiologique, sera vaccinée dès l’apparition du premier cas et dans un délai maximum de 14 jours suivant l’apparition des signes cliniques de ce cas, afin d’éviter une extension épidémique au sein de la communauté et une diffusion hors de la communauté.

Recommandations en situation de pénurie.

Les recommandations vaccinales contre l'hépatite A en situation de pénurie sont précisées dans le calendrier vaccinal en vigueur.

Toute nouvelle vaccination initiée durant la période de pénurie se fait par une seule dose. L’administration de la seconde dose ne sera envisagée qu’après retour à la normale de l’approvisionnement, en respectant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) actuelle des différents vaccins. 

Les personnes ayant déjà reçu une dose de vaccin et qui vont se retrouver en situation d’exposition au virus de l’hépatite A ne recevront une seconde dose que lors du retour à la normale de l’approvisionnement. Les personnes immunodéprimées ayant déjà reçu une dose de vaccin et qui vont se retrouver en situation d’exposition au virus de l’hépatite A pourront recevoir une seconde dose : en effet, la persistance de l’immunité après une seule dose est incertaine dans leur cas. 

Les personnes ayant déjà reçu deux doses de vaccin (quel que soit le délai entre les deux doses) ne recevront pas de rappel même s’ils sont à nouveau en situation d’exposition.

Les priorités en matière de personnes à vacciner en situation de pénurie sont les suivantes : 

  • Les enfants âgés de 1 an et plus, nés de parents issus de pays de haute endémicité de l’hépatite A : ils ne sont prioritaires pour cette vaccination que dans la perspective d’un séjour proche dans dans un pays de haute endémicité. 
  • Les personnes de l’entourage d’un ou plusieurs cas confirmés, conformément aux recommandations inscrites au calendrier vaccinal, en milieu familial ou en collectivité.
  • Les voyageurs (âgés de 1 an et plus) ne doivent être considérés comme prioritaires pour cette vaccination que si les conditions de leur séjour les exposent à un risque élevé de contamination par le virus de l’hépatite A. Les adultes nés avant 1945 ne seront vaccinés qu’après une sérologie (recherche d'anticorps anti VHA Ig G) prouvant leur absence d’immunisation.
  • Les personnes immunodéprimées exposées.
  • Les personnes atteintes de mucoviscidose et/ou de pathologie hépatobiliaire susceptibles d’évoluer vers une hépatopathie chronique. La pratique préalable d’une sérologie prouvant leur absence d’immunisation est recommandée pour les patients adultes.
  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) exposés et non immunisés (la pratique préalable d’une sérologie prouvant leur absence d’immunisation est recommandée). 

Sont par ailleurs déconseillées : 

  • L’utilisation d'une double dose d'un vaccin pédiatrique pour vacciner les adultes. 
  • L’utilisation du vaccin combiné hépatite A-hépatite B, dont les réserves ne permettent pas de compenser le déficit en vaccins contre l’hépatite A.

Les recommandations professionnelles

La vaccination contre l’hépatite A est recommandée pour les personnels exposés professionnellement à un risque de contamination : 

  • s’occupant d’enfants n’ayant pas atteint l’âge de la propreté (par exemple personnels des crèches, assistantes maternelles...) ; 
  • des structures collectives d’accueil pour personnes handicapées ; 
  • en charge de traitement des eaux usées ; 
  • impliqués dans la préparation alimentaire en restauration collective. 

Les recommandations pour les voyageurs

La vaccination est recommandée à partir de l’âge d'un an pour tous les voyageurs devant séjourner dans un pays où l’hygiène est précaire, quelles que soient les conditions du séjour suivant les recommandations sanitaires du voyageur en vigueur. Elle est particulièrement recommandée chez les personnes souffrant d’une maladie chronique du foie ou de mucoviscidose. Un examen sérologique préalable (détection d'anticorps anti VHA  IgG) a un intérêt pour les personnes ayant des antécédents d’ictère, ayant passé leur enfance en zone d’endémie ou nées avant 1945.

En situation de pénurie, les voyageurs ne doivent être considérés comme prioritaires pour la vaccination contre l'hépatite A que si les conditions de leur séjour les exposent à un risque élevé de contamination par le virus de l’hépatite A.

Le schéma vaccinal

  • 1 injection.
  • Rappel : 6 à 12 mois plus tard. Cette 2ème dose peut être administrée jusqu’à 36 mois ou 5 ans, selon le vaccin utilisé, après la 1ère injection. 

Le schéma est adapté en situation de pénurie (une seule dose, sauf pour certaines personnes à risque, voir ci-dessus).

Pour les vaccins monovalents actuellement utilisés en France (AVAXIM, HAVRIX et VAQTA), l'administration de 2 doses selon le schéma vaccinal confère une immunité à long terme. 

Les vaccins contre l'hépatite A sont désormais remboursables par l'assurance maladie chez les patients atteints de mucoviscidose ou présentant une hépatopathie chronique active, notamment lorsque celle ci est due au virus de l'hépatite B ou au virus de l'hépatite C (arrêté du 26 octobre 2011). Un arrêté du 27 octobre 2011, publié dans ce même Journal officiel, ajoute l'hépatite A sur la liste des affections pour lesquelles la vaccination est prise en charge par les régimes obligatoires d'assurance maladie.

Depuis 2022, les pharmaciens et les IDE sont autorisés à administrer le vaccin hépatite A sur prescription médicale chez les personnes de 16 ans et plus. 

Les données épidémiologiques

L'hépatite A est responsable en France de 1200 cas par an (411 en 2020 compte tenue de la restriction des déplacements des personnes liée à la pandémie Covid et le confinement, à 3400 cas en 2017). Environ 40 % de ces cas sont acquis en pays de forte endémicité (séjours à l'étranger).  

Cependant une sous-déclaration des cas est régulièrement notée par Santé publique France, en charge de la surveillance épidémiologique des cas.

Source : Santé publique France

Données épidémiologiques actualisées : cliquez ici.

Vaccins contre cette maladie