Augmentation des cas de leptospirose aux Philippines

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Aux Philippines, selon le Ministère de la santé le nombre de cas de leptospirose et de décès liés est en forte augmentation. Dans son dernier rapport de surveillance des maladies, le ministère de la Santé fait état de 910 cas notifiés du 1er janvier au 5 août 2017, soit 71,1 % de plus que ce qui avait été notifié au cours de la même période en 2016.

Le nombre de décès est également plus élevé : 96 décès (taux de létalité 10,55 %) contre 50 décès dans la même période de 2016.

La majorité des cas de leptospirose ont été enregistrés dans les régions de Manille, région Capitale Nationale (172 cas), de Davao (112 cas), de Visayas occidentales (98 cas) Central Luzon (80 cas) et Visayas orientales (72 cas). Les régions ayant la plus forte augmentation sont Visayas orientales (augmentation de 620 %), Davao ( 558 %), Visayas centrales (390 %), Caraga (240 %) et vallée de Cagayan (103 %).

La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. Elle est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.

Le principal réservoir animal est le rongeur, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans leur urine. Il est très diversifié, et outre les rongeurs et les insectivores, il comprend des animaux d'élevage comme les bovins, les chevaux ou les porcs

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque.

Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas. L'incubation dure de 4 à 14 jours. Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Dans 20% des cas, elle se complique d'un syndrome hémorragique. Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive).

Le traitement des formes graves nécessite une hospitalisation. Il repose sur la réanimation médicale et l'administration d'antibiotiques (amoxicilline, céphalosporine et cyclines) le plus tôt possible.

Les principales mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose sont les suivantes :

  • Éviter de se baigner en eau douce, particulièrement lorsqu'on est porteur de plaies, et limiter les contacts des muqueuses avec l'eau.
  • Dans la mesure du possible, se protéger par le port de bottes et de gants en cas d'activité à risque (agriculture, élevage...).
  • Lutter contre les rongeurs, qui sont le réservoir de la maladie.
  • Consulter sans délai un médecin en cas d'apparition des symptômes en lui signalant l'activité à risque pratiquée.
  • Ces mesures sont a renforcer durant la saison des pluies.

Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique.

Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur les sites Mesvaccins.net ou Medecinedesvoyages.net.

Source : Promed.