A la Réunion, l'épidémie de dengue se poursuit malgré l'arrivée de l'hiver austral

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A la Réunion, pendant la semaine du 21 au 27 mai 2018, les autorités sanitaires ont notifié 368 nouveaux cas de dengue, ce qui porte le nombre de cas biologiquement confirmés à 4 292 depuis le début de l'année, dont 82 cas qui ont nécessité une hospitalisation.

Les principales zones touchées sont situées dans la partie ouest de l'île. Le sérotype le plus répandu est le DENV-2.
Le principal vecteur d'infection impliqué dans l'épidémie est Aedes albopictus.
La flambée actuelle est un événement important car le nombre de cas dépasse déjà le nombre annuel de cas signalés depuis 2010.

Sur la base des précédentes épidémies transmises par les moustiques Aedes dans l'île, la transmission est prévue jusqu'au début de l'hiver austral (de juillet à septembre) lorsque la température sera plus fraîche.

Les activités de lutte sont actuellement en place et comprennent

  • la lutte antivectorielle active renforcée ;
  • la surveillance renforcée ;
  • les mesures de sécurité transfusionnelle ;
  • la mobilisation sociale.

Le risque de transmission ultérieure de la dengue en Europe est lié à l'importation de virus par des voyageurs virémiques dans des zones réceptives avec des vecteurs compétents établis et actifs (Aedes albopictus en Europe continentale, principalement autour de la Méditerranée, et Aedes aegypti sur l'île de Madère).

Les conditions environnementales en Europe sont maintenant favorables à la croissance des populations de moustiques et pourraient conduire à une forte abondance de vecteurs début de l'été.

Les autorités misent sur une mobilisation accrue durant l'hiver austral pour stopper l'épidémie.

Renforcement des mesures de lutte contre les moustiques

Aussi, les mesures de salubrité générale et de lutte contre les moustiques ont été renforcées par arrêté préfectoral du 28 mai 2018. Jusque-là, seules les communes les plus touchées de Saint-Paul, Saint-Pierre, Le Tampon, La Possession, Saint-Leu etLe Port étaient concernées par un premier arrêté qui visait à faciliter la mise en œuvre d'actions coordonnées dans les quartiers les plus touchés. Mais compte tenu de la menace épidémique importante, le préfet a décidé d'élargir cet arrêté à l'ensemble des communes du Nord, de l'Ouest et du Sud.

Cet arrêté prévoit :

  • le renforcement des mesures de lutte individuelle par chaque propriétaire / occupant ;
  • l'obligation d'éliminer, sur les terrains placés sous leur responsabilité, tout objet ou situation susceptible de favoriser la rétention d'eau et le développement de larves de moustiques, et notamment :
    • les réceptacles d'eau stagnante tels que les piscines non entretenues, les bacs d'agrément, les abreuvoirs domestiques, les bacs à eau, etc. ;
    • les encombrants, carcasses de voitures et pneus ;
    • les détritus ménagers, domestiques ou végétaux.
  • l'autorisation pour les acteurs mobilisés, outre l'Agence régionale de santé Océan Indien et les communes déjà autorisées, (intercommunalités, associations mandatées, SDIS) de pénétrer dans les propriétés privées afin d'y mener des actions de sensibilisation, d'élimination de gîtes larvaires et de traitements insecticides ;
  • la possibilité pour les maires de procéder en cas de refus ou d'absence du propriétaire à une mise en demeure pour intervention immédiate et réalisation des mesures de lutte aux frais des personnes défaillantes.

Rappel des recommandations à la population

  • En se protégeant des piqûres de moustiques au quotidien, on se préserve de la maladie et évite ainsi de devenir à son tour contaminant en participant au cycle de propagation de la maladie dans son entourage.
  • En éliminant régulièrement tout ce qui peut contenir de l'eau autour de son habitation, on peut véritablement diminuer les densités de moustiques et ainsi limiter le risque épidémique pour soi mais aussi, pour l'ensemble de la population de son quartier.

Rappels sur la dengue

Ladengue, maladie virale due au virus de la Dengue (4 sérotypes) de la famille des Flaviviridae, transmise par une piqûre de moustique, se manifeste le plus souvent par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, parfois éruption cutanée). La dengue peut évoluer en forme grave hémorragique. La prise d'aspirine est formellement déconseillée. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif disponible contre la dengue.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus de la** dengue, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage en zone inter tropicale ****, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.**

Pour en savoir plus :

Sources : Agence régionale de santé Océan Indien ; Médias locaux ; European Centre for Disease Prevention and Control..