Évolution de l'épidémie de choléra, le 5 septembre 2018, en Algérie

medecinedesvoyages.net

En Algérie, le 23 août 2018, le ministère algérien de la Santé a notifié une épidémie de choléra dans le nord du pays, notamment dans la capitale d'Alger. Selon les autorités sanitaires, les premiers cas identifiés avaient des symptômes apparus le 7 août 2018.

Le 5 septembre, 217 cas suspects de choléra, dont deux décès liés (létalité : 0,9 %) ont été notifiés dans le pays. Certains médias français annoncent l'arrivée, par avion d'un cas suspect de choléra, en provenance d'Algérie le 5 septembre à Toulouse.

Parmi les cas, 83 ont été biologiquement confirmés. Cela représente une augmentation de 27 cas confirmés depuis la dernière nouvelle publiée sur le sujet sur Mesvaccins.net.

Le ministère de la Santé algérien a publié une répartition des cas le 30 août 2018, avec 74 cas confirmés. A cette date, six zone sont été affectées et ont notifié des cas confirmés : Blida (39 cas dont deux décès liés), Tipasa (15 cas), Alger (15 cas), Bouira (3 cas), Médéa (1 cas) et Aïn Defla (1 cas).

L'Institut Pasteur d'Alger a confirmé l'identification de Vibrio choleraeO1 sérotype Ogawa dans des échantillons humains. Une source d'eau naturelle à Sidi el Kebir, située dans le village de Hamr Al Ain, dans la wilaya de Tipasa,a été trouvé contaminé par Vibrio cholerae.

Selon le ministère de la Santé, les autorités sanitaires ont pris des mesures correctives et ont fermé cette source.

Rappels sur le choléra

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae.La maladie résulte de l'absorption d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

L'incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d'incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la vaccination devrait être envisagée pour les voyageurs à haut risque tels que les secouristes / secouristes qui sont susceptibles d'être directement exposés. La vaccination n'est généralement pas recommandée pour les autres voyageurs.

Le risque de choléra est très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net. Il est conseillé de :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Sources : European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) ; Ministère algérien de la santé ; Institut Pasteur d'Algerie.