La Direction générale de la santé rappelle aux professionnels de santé les mesures de lutte contre la rougeole

Publié le 12 mar. 2019 à 20h57

Biographie

Médecin retraité, spécialisé en médecine des voyages. Membre de la Société de médecine des voyages (depuis 2000) Formateur en vaccinologie et médecine des voyages (depuis 2000)

Liens d'intérêt

Absence de lien d’intérêt avec les firmes pharmaceutiques

Dans un message qui leur a été adressé ce jour, la Direction générale de la santé (DGS) du Ministère des Solidarités et de la Santé rappelle aux professionnels de santé les mesures à mettre en oeuvre devant la survenue d'un cas de rougeole

En Effet, 288 cas de rougeole ont été notifiés en France depuis le 1er janvier 2019. Dans 90 % des cas, les malades étaient non ou mal vaccinés. 

Plusieurs foyers épidémiques actifs ont été rapportés, dont certains dans des zones touristiques (on pense notamment au foyer de Val Thorens), entrainant un risque important de propagation sur le territoire national et à l'étranger.

La DGS insiste sur l'importance du signalement des cas de rougeole, et ce dès la suspicion du diagnostic, pour permettre un déclenchement rapide des investigations et la mise en œuvre de mesures de prévention : l'objectif est d'éviter la survenue de la maladie chez les personnes exposées (appelées personnes "contacts") et la diffusion de le maladie.

Dans chaque région, le signalement d'un cas suspect de rougeole peut se faire par téléphone, e-mail ou fax auprès de la plateforme de veille et d'urgence sanitaire de l'Agence régionale de Santé.

En cas de suspicion de rougeole, les médecins sont invités à rappeler aux patients qu'une éviction de la collectivité peut être nécessaire jusqu'à 5 jours après le début de l'éruption, et qu'il faut appliquer les mesures d'hygiène permettant d'éviter la transmission du virus de la rougeole, celui-ci étant extrêmement contagieux. Il faut notamment :

  • isoler le patient dès la suspicion du diagnostic de rougeole et bien aérer les zones de présence du patient car la transmission aérienne du virus reste possible jusqu'à 2 heures après son départ dans un espace clos ;
  • se laver les mains ;
  • rappeler à l'entourage du patient les règles d'hygiène (solution hydro-alcoolique pour la désinfection des mains) ;
  • limiter au maximum le nombre d'intervenants auprès du patient suspect de rougeole, dans la mesure du possible (intervenants à jour de leur vaccination) ;
  • assurer la protection individuelle des professionnels par le port d'un masque chirurgical.

Compte-tenu de la situation épidémiologique, la vérification du statut vaccinal et, au besoin, sa mise à jour est indispensable pour tous les professionnels et notamment pour ceux travaillant dans les cabinets ou dans les services accueillant des patients à risque de rougeole grave.

Rappels sur la rougeole.

La rougeole, maladie très contagieuse, reste une cause importante de décès chez les jeunes enfants dans le monde, en dépit de la disponibilité d'un vaccin efficace. Elle est causée par le virus de la rougeole, qui appartient au genre Morbillivirus, de la famille des Paramyxoviridae. Le virus est transmis par contact direct et par l'air, infectant les muqueuses puis se propageant à tout l'organisme. La rougeole est une maladie strictement humaine, sans réservoir animal.

Bien que généralement bénigne, la rougeole peut occasionner de graves complications, telles que des encéphalites et des pneumonies, et peut dans de rares cas être mortelle en Europe (la mortalité étant beaucoup plus élevée en Afrique intertropicale). Une protection proche de 100 % est obtenue après deux doses d'un vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole.

Le premier signe de l'infection par le virus de la rougeole est en général une forte fièvre, qui apparaît environ 10 à 12 jours après l'exposition et persiste 4 à 7 jours. Au cours de ce stade initial, le tableau peut comporter une rhinorrhée (nez qui coule), de la toux, des yeux rouges et larmoyants et de petits points blanchâtres sur la face interne des joues. L'éruption apparaît plusieurs jours plus tard, habituellement sur le visage et le haut du cou. En trois jours environ, elle progresse pour atteindre les mains et les pieds. Elle persiste 5 à 6 jours avant de disparaître. On l'observe en moyenne 14 jours après l'exposition au virus, dans un intervalle de 7 à 18 jours.

La plupart des décès sont dus aux complications de la maladie. Celles-ci sont plus fréquentes avant l'âge de 5 ans ou chez l'adulte de plus de 20 ans. Parmi les complications les plus graves, on observe des cécités, des encéphalites, des diarrhées importantes (susceptibles d'entraîner une déshydratation), des otites et des infections respiratoires graves comme la pneumonie.

En France, la vaccination contre la rougeole, désormais obligatoire pour tout nourrisson né depuis le 1er janvier 2018, nécessite l'administration de deux doses d'un vaccin trivalent ROR (rougeole-oreillons-rubéole) : une première dose à l'âge de 12 mois et une seconde dose entre 16 et 18 mois. Afin d'étendre la protection, toute personne née depuis 1980 devrait aussi avoir reçu deux doses de vaccin.

La vaccination des voyageurs contribue à éviter la transmission ou la dissémination de la maladie dans d'autres pays.

Pour savoir si la vaccination contre la rougeole est recommandée dans sa situation et pour savoir si elle est bien protégée, toute personne peut créer pour elle-même ou ses enfants un carnet de vaccination électronique (CVE) sur le site MesVaccins.net. Le CVE intègre un système expert précis et exhaustif. Il est disponible sur ordinateur de bureau ou sur smartphone (interface mobile, applications iPhone et Android). L'application mobile permet d'accéder à un diagnostic vaccinal personnalisé et de valider les carnet de vaccination électronique des patients.

Il est possible de consulter la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de rougeole et retrouver toutes les informations et documents utiles sur le site du Ministère des Solidarités et de la Santé.

Source : Direction générale de la santé.