"Errare humanum est" : AstraZeneca reconnait une erreur dans le dosage du vaccin AZD1222 lors de son essai de phase 3

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Dans son communiqué du 23 novembre, l'industriel allié à l'Université d'Oxford faisait état d'une efficacité moyenne de son candidat vaccin évaluée à 70 % après deux injections, dans une population de 11 636 volontaires. Il indiquait que cette efficacité s'établissait à 90 % dans un petit groupe de 2 741 volontaires ayant reçu, lors de la première injection, la moitié de la dose initialement retenue pour l'essai, soit 2,5x1010 particules virales au lieu de 5x1010. Ce constat faisait évoquer la possibilité d'améliorer encore les performances du vaccin, à la fois en termes d'efficacité et de sécurité, d'en accélérer la production et d'en diminuer le coût.

L'annonce a tout de même surpris les observateurs, et des responsables de AstraZeneca, pressés de questions par les médias, ont reconnu que le "test" réalisé avec la demi-dose était la conséquence d'une erreur, qui n'aurait donc eu que des conséquences heureuses. Les avis sur cette déclaration sont partagés. Certains y voient un "coup de pouce" donné par le destin, une manifestation de ce que l'Anglais Horace Walpole a nommé "serendipity" au XVIIIème siècle. Selon l'Académie Française, la "sérendipité" serait le "don de faire par hasard des découvertes fructueuses".

D'autres considèrent que cette erreur, assez grossière, jette un doute sur tout le processus mis en œuvre par les concepteurs du vaccin AZD1222, sur la qualité des essais effectués et leurs résultats. Le débat est inévitable.

Alors qu'ils nient se trouver en compétition, on voit bien que les fabricants de vaccin sont engagés dans une course au résultat avec des implications économiques majeures. La diffusion de communiqués, en avance sur les publications scientifiques soumises à évaluation, est une prise de risque souvent dénoncée. Quoi qu'il en soit, la réaction rapide d'AstraZeneca est un point positif. Elle correspond à ce qu'on attend légitimement d'un tel laboratoire et elle indique sans doute que les résultats obtenus sont scrutés avec une grande attention. Sur le fond, il reste que la possibilité éventuelle ainsi mise en évidence de réduire la dose de vaccin nécessaire pour obtenir une protection contre la covid 19 est pour tous une bonne nouvelle, ce vaccin ayant par ailleurs des qualités intéressantes. Comme indiqué dans notre actualité du 23 novembre, cette possibilité doit être confirmée par la poursuite des essais.

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