En 2022, une forte augmentation du nombre de signalements de leptospirose a été observée à La Réunion avec 165 cas, contre 139 signalements en 2021 et 129 en 2020. Trois décès ont été signalés. Une hospitalisation a été nécessaire dans près de 7 cas sur 10 en 2022, avec un passage en service de réanimation pour 1 cas sur 4.
Cette recrudescence est habituellement observée chaque année en début d'été austral avec des conditions météorologiques plus favorables et des activités plus à risque. Cette maladie se contracte au contact d'un milieu humide contaminé par les urines des rats principalement (boue, flaques d'eau…). Les activités de nettoyage des cours et des jardins sans protections suffisantes (bottes, gants…) ou de baignades en eau douce après de fortes pluies sont donc particulièrement à risque.
Aussi, l'Agence Régionale de Santé de La Réunion et Santé Publique France recommandent à la population d'accroître sa vigilance en ce début de l'été austral et de se protéger en mettant en place des gestes simples pour éviter de contracter la leptospirose.
Rappels sur la leptospirose :
La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. La leptospirose est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.
Les bactéries du genre Leptospira sont susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens), qui servent de réservoirs et les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud. Il existe plus de 250 sérovars d'espèces de Leptospira, avec plusieurs sérovars endémiques dans une zone géographique donnée.
Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque. Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses.
La maladie est souvent bénigne mais des complications sont possibles, notamment une insuffisance rénale qui peut conduire au décès dans 5 à 20 % des cas. L'incubation de la maladie dure de 4 à 14 jours.
Les signes cliniques initiaux peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) peuvent conduire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec des diagnostics différentiels tels que la grippe, le chikungunya ou la dengue.
Mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose :
Après une exposition à risque :
Ces mesures sont à renforcer durant la saison des pluies.
Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique, concernant essentiellement les professionnels.
Agence Régionale de Santé de La Réunion.