Aux Philippines, les autorités sanitaires de la province d'Iloilo, dans la région des Visayas occidentales, signalent 14 cas d'encéphalite japonaise (EJ) confirmés en laboratoire, dont quatre décès, entre le 1er janvier et le 3 juin de cette année. Neuf d'entre eux appartiennent à la tranche d'âge des 4 à 10 ans, deux à celles des 11 à 20 ans et des 21 à 30 ans, et un avait moins d'un an. Deux des quatre victimes sont originaires de Barangay Lapayon, dans la municipalité de Leganes, et une autre de Barangay Cabilauan, à Barotac Nuevo, et Dela Peña, à Barotac Viejo.
Cette situation a incité les autorités à exhorter le public à appliquer la stratégie de lutte contre l'EJ reposant sur quatre points : rechercher et détruire les gîtes larvaires, appliquer les mesures d'autoprotection, consulter rapidement et accepter la pulvérisation d'insecticide.
Quelques éléments sur l'épidémiologie de l'EJ aux Philippines : Un article récemment publié dans la revue International Journal of Infectious Diseases donne des éléments récents sur l'épidémiologie de l'EJ aux Philippines. Ces données qui sont issues de différents réseaux de surveillance en place dans le pays portent sur la période 2014/2017. Les principales informations retirées de cet article sont les suivantes :
Rappels sur l'encéphalite japonaise :
L'encéphalite japonaise est due à un virus (JEV, Japanese encephalitis virus) de la famille des Flaviviridae. Il est transmis par des moustiques du genre Culex qui se reproduisent plus particulièrement dans les rizières inondées. Le virus circule chez les oiseaux et les porcs. Le moustique vecteur a son pic d'activité au crépuscule et à l'aube et reste actif toute la nuit.
La plupart des infections par le virus de l'encéphalite japonaise sont bénignes (fièvre et céphalées) ou sans symptômes apparents, mais environ une infection sur 250 entraîne une maladie grave caractérisée par l'apparition brusque d'une forte fièvre, de maux de tête, une raideur de la nuque, une désorientation, un coma, des crises convulsives, une paralysie pouvant entraîner le décès.
La maladie est peu fréquente chez le voyageur. La prévention de l'encéphalite japonaise repose sur la stratégie suivante.
1. Le respect des mesures individuelles de protection contre les piqûres de moustiques :
2. La vaccination contre l'encéphalite japonaise :
Ses indications ont été précisées dans un avis du Haut Conseil de la santé publique du 20 décembre 2013 et concernent :
Le schéma vaccinal consiste à administrer deux doses vaccinales de 0,5 mL à 28 jours d'intervalle chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de l'âge de 3 ans. Pour les enfants âgés de 2 mois à moins de 3 ans, on administre deux demi-doses (0,25 mL) à 28 jours d'intervalle. Il est maintenant possible, chez l'adulte âgé de 18 à 65 ans, d'effectuer un schéma accéléré en deux doses administrées à 7 jours d'intervalle. Le schéma d'administration de dose(s) de rappel est fonction de la persistance de l'exposition au risque et de l'âge du patient.
Source : Outbreak News Today