La situation mondiale du choléra continue de se détériorer ce qui représente un défi de santé publique majeur dans plusieurs régions de l'OMS

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En 2025, la situation mondiale du choléra continue de poser un défi de santé publique majeur dans de nombreuses régions.

Entre le 1er janvier et le 17 août 2025, 409 222 cas de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë (DAA) et 4 738 décès ont été signalés dans le monde, dans 31 pays. Si le nombre de cas a baissé de 20% par rapport à 2024 où 510 638 cas avaient été rapportés sur la même période, les décès ont augmenté de 46% (3 248 décès rapportés en 2024 sur la même période).

En 2025, la région de la Méditerranée orientale et la région africaine ont enregistré le plus grand nombre de cas de choléra et de DAA avec respectivement 230 991 cas (six pays) et 172 750 cas (23 pays). La région de l'Asie du Sud-Est (2 985 cas, cinq pays) et de la région des Amériques (2 496 cas, un pays) sont loin derrières.

Les décès liés au choléra ont été les plus nombreux en Afrique (3 763 décès, létalité : 2,2 %), suivie de la Méditerranée orientale (943 décès, létalité : 0,4 %), des Amériques (31 décès, létalité : 1,2 %) et de l’Asie du Sud-Est (un décès, létalité : 0,03 %). Parallèlement, les régions Europe et Pacifique occidental n’ont signalé aucune épidémie.

La charge de morbidité est particulièrement élevée dans cinq pays africains. Le Tchad et la République du Congo n'avaient pas signalé de cas depuis des années, cette exposition limitée ayant contribué à une faible sensibilisation à la prévention et au traitement du choléra, tant au sein des communautés que des prestataires de soins, ce qui peut entraîner une détection et un recours tardifs aux soins. Dans ces pays, les taux de létalité sont élevés : 7,7 % en République du Congo et 6,8 % au Tchad. La République démocratique du Congo (RDC), le Soudan du Sud et le Soudan connaissent des épidémies qui se poursuivent depuis 2024, avec une expansion géographique significative. Ces pays continuent de signaler des taux de transmission et de létalité élevés, et rencontrent d'importantes difficultés en matière de contrôle des flambées et d'accès aux soins.

L'accès aux populations touchées reste fortement limité par des conditions géographiques difficiles, notamment par des épidémies survenant dans des zones reculées et difficiles d'accès comme la République démocratique du Congo et la République du Congo. Au Tchad, au Soudan du Sud et au Soudan, l'accès est encore entravé par les inondations saisonnières et le mauvais état des infrastructures routières, ce qui limite la mobilité des professionnels de santé nationaux et internationaux et la livraison rapide des fournitures médicales essentielles.

Ces obstacles géographiques et infrastructurels entravent également la mise en œuvre des programmes communautaires, notamment la décentralisation des services de traitement.

L'insécurité, les déplacements de population et la crise actuelle des réfugiés, notamment au Tchad, au Soudan du Sud et au Soudan, aggravent ces difficultés. Dans les zones touchées par les conflits, notamment certaines parties du Soudan et de l'est de la RDC, l'insécurité et les déplacements continuent d'entraver les activités de surveillance et de limiter la capacité à évaluer avec précision l'ampleur des épidémies.

Les mouvements transfrontaliers de population, aggravent encore le risque de propagation régionale.

L'accès insuffisant à l'eau potable et à l'assainissement reste un dénominateur commun à tous les pays touchés, rendant les communautés très vulnérables aux épidémies de choléra. Des facteurs saisonniers tels que les fortes pluies et les inondations amplifient encore ce risque en contaminant les sources d'eau et en favorisant une transmission rapide.

Compte tenu de l'ampleur, de la gravité et de l'interdépendance de ces épidémies, le risque de propagation au sein des pays et entre eux est considéré comme très élevé. Sans mesures de santé publique urgentes et coordonnées, notamment une meilleure prise en charge des cas, des interventions en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), des campagnes de vaccination et une collaboration transfrontalière, la transmission du choléra risque de s'étendre à travers les pays.

La propagation dans des zones auparavant épargnées complique les efforts de confinement et met à rude épreuve des systèmes de santé fragiles. Ces tendances révèlent de profondes faiblesses systémiques dans les systèmes de santé, les services d’eau, d’hygiène et d’assainissement (EAH) et les systèmes de surveillance des maladies, en particulier dans les pays confrontés à des crises humanitaires. La transmission transfrontalière se produit, soulignant l'urgence d'une surveillance renforcée, d'une notification rapide et d'une réponse coordonnée au-delà des frontières internationales. 

L'OMS ne recommande pas de restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux à destination et en provenance des pays touchés par l'épidémie de choléra.

Source : Organisation mondiale de la Santé

Zones Associées: Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, Soudan, Soudan du Sud

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