La rage demeure une menace persistante pour la santé publique et animale au Viêt Nam
Rage humaine
Au Viêt Nam, on constate une augmentation des décès humains dus à la rage depuis quatre années consécutives. En 2024, 89 décès liés à la rage ont été recensés au Vietnam, dont près de la moitié concernaient des enfants (soit une augmentation de sept cas par rapport à 2023 et de 17 par rapport à 2022). De janvier au 16 septembre 2025 (au Viêt Nam), 58 décès humains dus à la rage ont été confirmés dans 18 provinces et villes.
La transmission à l’homme se fait principalement par morsure de chien infecté.
Les vaccins antirabiques humains ne sont pas pris en charge par l'assurance maladie et coûtent environ 1,5 million de dongs (49 €, le salaire moyen au Viêt Nam étant estimé entre 300 et 500 €) pour un schéma vaccinal complet de cinq doses. L'OMS a fait don de 9 000 doses de vaccin antirabique humain pour la prophylaxie post-exposition (PPE) aux provinces de Phu Tho et Tuyen Quang, ciblant les communautés vulnérables et à haut risque.
De plus, de nombreuses victimes de morsures continuent de recourir aux remèdes traditionnels au lieu de consulter rapidement un médecin pour recevoir un traitement post-exposition (PEP), ce qui augmente le risque de décès évitables.
Rage canine
Selon les données du Système d'information sanitaire animale du Vietnam (VAHIS), de janvier au 28 octobre 2025, la rage a été signalée dans 157 communes réparties dans 24 provinces et villes, touchant 323 chiens et chats infectés.
En 2024, une démarche de surveillance active a été menée dans six provinces. Elle a porté sur 1 387 chiens et chats. Les analyses de laboratoire ont confirmé la rage dans 46 des 104 cas suspects (44,23 %). Ces résultats indiquent une sous-détection importante de la maladie.
La couverture vaccinale canine moyenne n'a atteint que 59,6 %, seules 23 provinces ayant atteint l'objectif de 70 % et 10 présentant une couverture critique (< 30 %). Ces lacunes mettent en évidence une application insuffisante des obligations vaccinales, une communication et une sensibilisation déficientes, ainsi qu'une gestion insuffisante des populations canines dans de nombreuses régions.
Les cas de rage humaine et animale signalés en 2025 soulignent les difficultés persistantes rencontrées dans les efforts de prévention. Des épidémies persistent dans diverses régions, témoignant d'une circulation virale continue au sein des populations canines et félines.
Le renforcement des systèmes vétérinaires locaux, l'application de la vaccination canine obligatoire, l'amélioration de la gestion de la population canine et le renforcement de la communication publique sur les risques sont des mesures cruciales. De plus, un soutien financier durable est essentiel pour rendre la vaccination humaine efficace. Par ailleurs, le commerce et l'abattage de chiens et de chats sont reconnus comme des facteurs de risque croissants de transmission, justifiant les efforts de réglementation de ces secteurs et de soutien à la transition des moyens de subsistance.
Source : Biothreats Emergence, Analysis and Communications Network (BEACON)