Le point sur la méningite bactérienne en Afrique sub-saharienne

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Chaque année, les épidémies de méningite bactérienne sévissent dans une vaste région d'Afrique subsaharienne, appelée la «ceinture de la méningite de Lapeyssonnie». Cette zone comprend 22 pays allant du Sénégal à l'ouest à l'Ethiopie à l'est et abrite plus de 400 millions d'habitants. La morbidité y est très élevée du fait de la méningococcie hyperendémique et d'épidémies aiguës, récurrentes et étendues, associées à une incidence annuelle pouvant atteindre 1 000 cas pour 100 000 habitants. Durant la période 1993-2012, près d'un million de cas de méningite présumés (947 000 exactement) ont été notifiés, dont 100 000 décès estimés. Quatre-vingts pour cent des épidémies ont été causées par le sérogroupe A de Neisseria meningitidis. En plus du vaccin antiménigococcique tétravalent (A, C, W135, Y), la vaccination préventive, qui vise à prévenir les épidémies, a été rendue possible par la mise au point du MenAfriVac, un vaccin conjugué contre N. meningitidis A destiné aux populations de la ceinture africaine de la méningite à la fois efficace et sûr, selon l'OMS. Un vaccin conjugué a pour caractéristique de lier l'antigène polyosidique provenant de la capsule de la bactérie à une protéine, de manière à le rendre plus efficace pendant une durée prolongée.

Au cours de la saison épidémique 2012, c'est-à-dire du 1er janvier au 1er juillet 2012 (semaines épidémiologiques 1 à 26), 19 pays africains dans lesquels la surveillance renforcée est en place ont signalé 22 673 cas de méningite présumés au total, dont 1 931 mortels (soit une létalité de 8,5 %). L'activité épidémique a été concentrée dans deux foyers, l'un en Afrique de l'Ouest, qui a principalement affecté le Bénin, le Burkina Faso et le Ghana (et dans une moindre mesure, la Côte d'Ivoire), et l'autre en Afrique centrale, au Tchad. Les résultats de laboratoire pour 2012, qui ont été communiqués par 13 pays menant une surveillance renforcée, mettent en évidence les deux grandes caractéristiques de la saison méningitique 2012 :

  • la faible prévalence (voire l'absence) de N. meningitidis A dans les pays de la ceinture qui introduisent le vaccin MenAfriVac (les flambées survenues au Tchad étaient circonscrites aux zones où la population n'a pas été vaccinée),
  • la prédominance de N. meningitidis W135, responsable des flambées au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, en Gambie et au Ghana.

Source : Organisation mondiale de la santé (OMS), Relevé épidémiologique hebdomadaire vol 88, 12, du 22 mars 2013.