Nouvel avis : vaccination contre le méningocoque C des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes

mesvaccins.net

Un avis du Haut Conseil de la santé publique sur la vaccination contre les infections graves à méningocoque C des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes vient d'être publié.

En effet, trois infections invasives à méningocoque C sont survenues chez des hommes adultes résidant en Ile-de-France (deux dans les Hauts-de-Seine et un sur Paris) entre le 13 et le 20 juin 2013. Deux d'entre eux sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes pour lesquels l'investigation a trouvé la notion de fréquentation de lieux de convivialité de la communauté gay dans les 10 jours précédant l'hospitalisation. Pour un cas, seule la notion d'appartenance à la communauté deshommes ayant des relations sexuelles avec des hommesa été rapportée.

La survenue de cas au sein de cette communautéen Ile-de-France survient dans un contexte épidémiologique montrant une tendance à l'augmentation de la fréquence des infections invasives à méningocoque C entre 2010 et 2012, notamment chez les enfants âgés de moins de 1 an et chez les adultes âgés de 25 ans et plus. Cette tendance s'est poursuivie sur le 1er semestre 2013 ; l'augmentation est particulièrement marquée chez les hommes âgés de 25 à 49 ans (12 cas contre 3 à 4 cas par semestre entre 2010 et 2012).

Le méningocoque étant transmis de personne à personne par l'intermédiaire de gouttelettes respiratoires lors de contacts rapprochés et prolongés, la fréquentation de lieux de convivialité ou de rencontres gays et les grands rassemblements intéressant la communauté deshommes ayant des relations sexuelles avec des hommespeuvent favoriser la diffusion de la bactérie et donc la survenue de nouveaux cas d'infection grave à méningocoque C.

En conséquence, il a été estimé qu'il existe un sur-risque d'infection invasive à méningocoque C pour leshommes ayant des relations sexuelles avec des hommes:

  • vivant en Ile-de-France et qui vont fréquenter en juillet, août ou septembre 2013 les lieux de convivialité ou de rencontre gays parisiens ou
  • résidant en France et souhaitant se rendre à un ou des rassemblements gays organisés sur le territoire national ou en Europe durant la même période.

Il est par ailleurs recommandé pour ces personnes :

  • qu'en complément des recommandations vaccinales contre le méningocoque de sérogroupe C chez les personnes âgées de 1 à 24 ans révolus, la vaccination soit étendue et proposée aux personnes âgées de 25 ans et plus ;
  • qu'une information urgente sur le risque d'infection invasive à méningocoque et les modalités de contamination soit diffusée auprès de ces personnes ;
  • qu'un rappel des manifestations cliniques devant alerter rapidement quant à l'éventualité de début d'une infection invasive à méningocoque soit diffusé par l'intermédiaire des professionnels de santé.

Le schéma vaccinal comportera l'administration d'une seule dose d'un des trois vaccins méningococciques conjugués disponibles. Un délai d'environ 10 jours après la vaccination est nécessaire à l'acquisition d'une protection.

De plus, dans la perspective du grand rassemblement européen de Marseille (Europride - Gay Pride européenne - du 10 au 20 juillet 2013), l'alerte devra être diffusée à la Communauté européenne.

En France, la stratégie vaccinale contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe C concerne les nourrissons à partir de l'âge de 12 mois, les enfants, les adolescents et les adultes jeunes jusqu'à l'âge de 24 ans révolus. Si elle était appliquée,cette stratégie induirait une immunité de groupe permettant de protéger les personnes non vaccinées. La faible couverture vaccinale, particulièrement chez les adolescents et les adultes jeunes, favorise l'émergence de situations épidémiologiques difficiles à gérer comme celle décrite dans cet article. Il est précisé que l'extension généralisée de la vaccination contre le méningocoque C aux personnes âgées de 25 ans et plus n'est pas recommandée.

Cette nouvelle recommandation est prise en compte par le système d'aide à la décision vaccinale de MesVaccins.net. Vous pouvez faire un test ici.

Source : Haut Conseil de la santé publique.