Vaccination anti-méningocoque C : elle n'est plus conseillée dans le Finistère avant l'âge d'un an, mais renforcée dans toute la Bretagne chez les 1-24 ans

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Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de publier un avis relatif à la vaccination contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe C dans le Finistère. Cet avis fait suite aux changements épidémiologiques observés depuis un avis précédent, daté du 19/10/2012, qui recommandait que la vaccination contre le méningocoque C soit proposée de manière transitoire aux nourrissons âgés de 2 à 11 mois, en même temps qu'un renforcement des recommandations générales (vaccination des personnes âgées de 1 à 24 ans révolus). En effet, durant l'année 2012, une augmentation de l'incidence des infections graves à méningocoque de sérogroupe C avait été observée dans le département du Finistère. Cette incidence, de 1,23 cas/100 000 habitants, était 7,4 fois supérieure à l'incidence nationale. Elle touchait en particulier les enfants âgés de moins de 1 an, ceux âgés de 1 à 4 ans et les adultes âgés de plus de 25 ans.

Depuis fin 2012, une campagne de vaccination contre le méningocoque C a été activement menée au Finistère, permettant d'augmenter de manière importante la couverture vaccinale des 1-24 ans de 22 % à 42 %. Cependant, si la couverture vaccinale obtenue est satisfaisante chez les 1-4 ans (71 %), avec une absence de nouveau cas d'infection grave à méningocoque C chez les nourrissons âgés de moins de 1 an, elle reste insuffisante chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans (27 %) et les jeunes adultes, qui sont les principaux transmetteurs du méningocoque.

La mise en place d'une immunité de groupe pour protéger les tranches d'âge non vaccinées, notamment les adultes âgés de plus de 24 ans, n'a donc pas été obtenue. La couverture vaccinale reste très insuffisante dans les autres départements de la région, et le HCSP estime que "les résultats préoccupants constatés en Bretagne dénoncent une fois de plus les errements d'une politique passive qui semble définitivement résignée à une augmentation de l'incidence des infections invasives a méningocoque C en France". Le HCSP rappelle également que l'incidence globale des infections graves à méningocoque C augmente en France alors que des pays voisins tels que le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ont appliqué correctement le programme vaccinal, ont réduit massivement cette incidence. Les autorités sanitaires auraient donc toutintérêt à s'impliquer dans une campagne de promotion de la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C.

Enfin, après réévaluation de la situation épidémiologique dans le Finistère et en Bretagne, le HCSP recommande :

  • l'interruption de la campagne de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C des nourrissons âgés de moins de 1 andans le Finistère ;
  • la poursuite d'une campagne active de promotion de la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C chez les personnes âgées de 1 à 24 ans révolus, conformément au calendrier vaccinal en cours ;
  • dans les autres départements de la Bretagne, l'extension de cette campagne de promotion.

Cette recommandation est bien prise en compte par le système expert d'aide à la décision vaccinale en ligne de MesVaccins.net (interfaces grand public et professionnels de santé).

Source : Haut Conseil de la santé publique.