Leptospirose sur l'île d'Okinawa au Japon

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Au Japon, le 28 septembre 2016, la Prefecture Health and Longevity Division d'Okinawa a notifié plusieurs cas de leptospirose dans le village de Kunigami.

Selon les autorités sanitaires 10 élèves des écoles primaires et secondaires et une femme âgée de 30 ans, qui tous s'étaient baignés dans la rivière Okuma, ont présenté une fièvre, des douleurs musculaires, et une conjonctivite 8 à 10 jours après la baignade dans la rivière. Le diagnostic a été confirmé au laboratoire.

Cette année, le diagnostic a été confirmé chez 30 patients, la plupart dans la partie nord de l'île avec 21 cas.

Huit autres personnes ont été infectées sur l'île Iriomote et une sur l'île shigaki. Pour tous les cas, la source de l'infection est une rivière, sauf une où la source de l'infection était une rizière.

La leptospirose est endémique à Okinawa avec des flambées périodiques en août et septembre, période de précipitations importantes.

La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. Elle est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.

Le principal réservoir animal est le rongeur, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans leur urine. Il est très diversifié, et outre les rongeurs et les insectivores, il comprend des animaux d'élevage comme les bovins, les chevaux ou les porcs

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque.

Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas. L'incubation dure de 4 à 14 jours. Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Dans 20% des cas, elle se complique d'un syndrome hémorragique. Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive).

Le traitement des formes graves nécessite une hospitalisation. Il repose sur la réanimation médicale et l'administration d'antibiotiques (amoxicilline, céphalosporine et cyclines) le plus tôt possible.

Les principales mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose sont les suivantes :

  • Éviter de se baigner en eau douce, particulièrement lorsqu'on est porteur de plaies, et limiter les contacts des muqueuses avec l'eau.
  • Dans la mesure du possible, se protéger par le port de bottes et de gants en cas d'activité à risque (agriculture, élevage...).
  • Lutter contre les rongeurs, qui sont le réservoir de la maladie.
  • Consulter sans délai un médecin en cas d'apparition des symptômes en lui signalant l'activité à risque pratiquée.
  • Ces mesures sont a renforcer durant la saison des pluies.

Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique.

Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur les sites Mesvaccins.net ou Medecinedesvoyages.net.

Source : Promed.