Covid 19 : très bonne efficacité annoncée pour le vaccin russe

Publié le 12 nov. 2020 à 23h41

Biographie

MD, PhD, ancien directeur scientifique de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), Brétigny sur Orge, France.

Habilitation à diriger les recherches.

Enseignant à l’Ecole du Val-de-Grâce, à l’université d’Aix-Marseille, à l’Institut de formation en soins infirmiers Saint Joseph, Marseille.

Expert auprès de Santé publique France, de la Haute autorité de santé (HAS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC).

Membre du Comité de protection des personnes (CPP) Sud-Ouest et Outre-mer II.

Liens d'intérêt

Absence de lien avec l’industrie pharmaceutique.

Aucune participation à des études cliniques de médicaments ou vaccins.

Déclaration établie le 2 janvier 2012, mise à jour le 21 septembre 2021.

Deux jours après l'annonce du consortium Pfizer-BioNTech indiquant une efficacité de 90 % pour le candidat vaccin BNT162b2, dont l'essai de phase III se poursuit, les autorités russes ont à leur tour annoncé une efficacité de 92 % pour le vaccin "Spoutnik V", ou "Gam-covid-vac", conçu par le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie Gamaleya de Moscou à partir de deux vecteurs adénoviraux, Ad5 et Ad26.

Les deux vecteurs expriment le gène de la glycoprotéine de surface du SARS-CoV-2 (constructions rAd5-S et rAd26-S) et ont été utilisés séparément sous deux formes, congelée ou lyophilisée, dans un unique essai de phase 1/2. Ses résultats ont été publiés le 26 septembre dans un article du Lancet où le vaccin est présenté comme sûr et efficace (1). Pour la phase 1, les effets indésirables relevés sur une période de 28 jours post-inoculation de l'une ou l'autre préparation (rAd5-S ou rAd26-S) ont été ceux qui sont généralement observés dans tout essai vaccinal, il n'y a pas eu d'effet indésirable sévère. Pour la phase 2, les sujets ont d'abord reçu rAd26-S à J0, puis rAd5-S à J21. A J42, ils présentaient tous des anticorps anti-glycoprotéine à des titres élevés, alors qu'une réponse cellulaire (prolifération CD4 et CD8) était détectée également chez tous les sujets dès J28.

Des critiques ont été formulées à l'encontre de ces résultats et de la décision des autorités russes d'autoriser immédiatement l'utilisation du vaccin dans des groupes identifiés comme vulnérables, alors que l'essai de phase III, prévu sur 40 000 volontaires, devait débuter. C'est un résultat intermédiaire de cet essai qui vient d'être communiqué par voie de presse. Il est établi alors que 20 des volontaires, répartis entre groupe vaccin et groupe placebo, ont présenté une infection par le SARS-CoV-2. Selon les responsables de l'institut Gamaleya, "l'analyse statistique … indique un taux d'efficacité de 92 % pour le vaccin Spoutnik V après une seconde dose". Une publication prochaine dans une revue de premier plan est annoncée, elle est attendue par la communauté scientifique internationale.

Pour plusieurs raisons, les autorités russes attendent beaucoup de leur vaccin. Elles auraient déjà demandé l'aide de la France pour une production à grande échelle (2).

Références

  1. D.Y. Logunov, I.V. Dolzhikova et coll. Safety and immunogenicity of an rAd26 and rAd5 vector-based heterologous prime-boost COVID-19 vaccine in two formulations: two open, non-randomised phase 1/2 studies from Russia. The Lancet, Vol 396 September 26, 2020.
  2. Vaccin contre le coronavirus: Poutine demande l'aide de Macron.