Covid 19 : le deuxième rappel du vaccin (4e dose), c’est dès 60 ans

Publié le 10 avr. 2022 à 23h25

Biographie

MD, PhD, ancien directeur scientifique de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), Brétigny sur Orge, France.

Habilitation à diriger les recherches.

Enseignant à l’Ecole du Val-de-Grâce, à l’université d’Aix-Marseille, à l’Institut de formation en soins infirmiers Saint Joseph, Marseille.

Expert auprès de Santé publique France, de la Haute autorité de santé (HAS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC).

Membre du Comité de protection des personnes (CPP) Sud-Ouest et Outre-mer II.

Liens d'intérêt

Absence de lien avec l’industrie pharmaceutique.

Aucune participation à des études cliniques de médicaments ou vaccins.

Déclaration établie le 2 janvier 2012, mise à jour le 21 septembre 2021.

Le 14 mars dernier, une campagne de deuxième rappel de vaccin anti-covid 19 pour les personnes de 80 ans et plus et les résidents en EHPAD a été lancée en France (voir notre actualité du 23 mars). La Haute Autorité de santé et le Conseil scientifique recommandaient alors que cette dose de rappel, correspondant généralement à une 4e dose de vaccin, soit accessible à toute personne de 65 ans ou plus, en particulier celles présentant des facteurs de risque de covid grave.

Le 7 avril 2022, le ministre de la santé a annoncé que le 2e rappel était maintenant possible pour toute personne de plus de 60 ans, avec ou sans comorbidité (1). Il doit être effectué avec un vaccin à ARN (Comirnaty à dose standard ou Spikevax demi-dose) après un délai de 6 mois écoulé depuis le rappel précédent ou depuis une infection covid éventuelle. Ce délai entre 1er et 2e rappel reste de 3 mois pour les personnes de 80 ans et plus et pour les personnes immunodéprimées.

La décision est prise en raison de la décroissance constatée de la protection conférée par le vaccin au cours du temps et du maintien à haut niveau de la circulation du virus et de ses variants. Dans ce contexte, elle vise à renforcer la protection contre les formes graves de covid 19 et les décès dans une population identifiée comme plus exposée. Le rappel n’est toutefois pas recommandé pour les personnes des catégories visées qui ont fait une infection par le SARS-CoV-2 plus de 3 mois après leur premier rappel, car l’infection a alors joué le rôle du rappel. Si elle est intervenue dans un délai inférieur à 3 mois, le 2e rappel est recommandé 6 mois après la fin de l’épisode.

Cette stratégie de répétition des immunisations utilisant l’un des vaccins mis au point initialement est choisie car on ne dispose pas pour l’heure d’alternative permettant d’entretenir une immunité protectrice contre le virus et ses variants pour toutes les catégories de personnes exposées à des infections graves, personnes âgées à l’immunité sénescente ou avec comorbidités, immunodéprimés. La réflexion annoncée par la HAS, censée « aboutir à des recommandations relatives à une stratégie vaccinale anti-COVID-19 de moyen et de long terme, prenant notamment en compte l’arrivée prochaine de nouveaux vaccins et de vaccins adaptés aux différents variants circulants, les enjeux d’acceptabilité par la population ainsi que l’ensemble des données immunologiques et cliniques disponibles à date » n’a pas encore permis d’avancée. Cette réflexion est en cours dans d’autres pays. Aux Etats Unis, des experts de la FDA (Food and Drug Administration), qui a récemment autorisé le 2e rappel pour les personnes de plus de 50 ans et les immunodéprimés, considèrent dans le Time que la stratégie actuelle de rappel ne peut être prolongée (2). Ils appellent pour cela à renforcer les études sur différents aspects, permettant ainsi, en particulier, d’indiquer aux laboratoires pharmaceutiques les vaccins qu’ils doivent produire, plutôt que de les laisser décider eux-mêmes.

Références

  1. DGS-Urgent n°2022-47 : Vaccination contre le Covid-19 : extension du deuxième rappel aux personnes âgées de 60 à 79 ans, 6 mois après le premier rappel.
  2. The Current COVID-19 Booster-Shot Strategy is Not Sustainable, Says FDA's Expert Panel.