Le Bulletin Hebdomadaire sur les foyers et autres situations d'urgence du 26 septembre 2021 concernant la Région Afrique de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait état d'un cas confirmé de fièvre jaune (FJ) en République Centrafricaine (RCA), pays qui n'avait pas signalé de cas depuis début 2020 (voire la nouvelle 18283 du 3 novembre 2021).
Le 3 août 2021, une fillette de 18 mois du village de Mala, dans le district sanitaire de Kemo dans la préfecture du même nom, a été testée positive à la FJ par un test de neutralisation par réduction de plage au Centre Pasteur Cameroun (CPC). Elle ne serait pas vaccinée contre la FJ. Les symptômes sont apparus le 1er avril 2021 avec un ictère fébrile. Son échantillon a été envoyé au CPC après avoir été testé IgM négatif à l'Institut Pasteur de Bangui.
Début décembre, un deuxième cas de FJ (PCR positive) a été identifié chez un enfant de sexe masculin âgé de 5 ans habitant au village Farazala (district sanitaire de Batangafo- Kabo - préfecture d'Ouham) qui a présenté le 17/11/2021 un tableau de fièvre (38°C), vomissement, diarrhées, douleurs, perte d'appétit et fatigue générale pour lequel il a été admis après deux semaines au centre de santé de Farazala le 03/12/2021. Devant l'aggravation de son état avec survenu de saignements (vomissements sanglants), il a été référé à l'hôpital secondaire de Kabo le 03/12/2021 où son admission a été enregistrée le 04/12/2021. Il est décédé après une persistance d'hémoptysie et d'hématémèse suivi de coma et décès. Il n'était pas vacciné contre la FJ. Ce cas a été confirmé le 07/12/2021 par le Centre Pasteur du Cameroun à Yaoundé dans un contexte d'épidémies actives de FJ dans 10 pays en Afrique dont le Tchad frontalier de la RCA.
Au 8 mai 2022, un total de 522 cas suspects de FJ ont été signalés dans trois régions (préfectures d'Ouham et de Kemo citées précédemment et probablement la préfecture de Haut Mbomou d'après les données de la presse) et six districts sanitaires du pays, dont cinq décès (CFR 1,0%). Sur les 391 cas suspects examinés, 23 ont été testés positifs à la fièvre jaune par PRNT et 1 a été testé positif par PCR. Une campagne réactive est prévue du 8 au 12 juin 2022.
Recommandations pour les voyageurs
Les Recommandations sanitaires 2021 pour les voyageurs sont claires ; La vaccination (vaccin Stamaril) contre la fièvre jaune (à partir de l'âge de 9 mois) est indispensable (qu'elle soit obligatoire ou non) pour un séjour dans une zone endémique (régions intertropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud) ou épidémique, même en l'absence d'obligation administrative. » - et leur application, compte tenu de l'efficacité du vaccin anti-amarile, permettra d'écarter tout risque de FJ si la vaccination est pratiquée plus de 10 jours avant le voyage. Ces zones d'endémie sont définies annuellement par l'OMS et leur cartographie est accessible sur différents sites de l'internet [Centers for Disease Control and Prevention (Afrique, Amérique du Sud), National Travel Health Network and Centre (cartes par pays)]. Rappelons par ailleurs que l'amendement à l'annexe 7 (fièvre jaune) du Règlement sanitaire international (2005) de novembre 2016 prolonge la période de validité du certificat international de vaccination contre la fièvre jaune et la durée de la protection conférée par la vaccination antiamarile aux termes du RSI (2005), lesquelles passent de dix ans à la vie entière de la personne vaccinée.
Une injection de rappel reste cependant recommandée dans les cas suivants :
- à partir de l'âge de 6 ans pour les personnes ayant été vaccinées avant l'âge de 2 ans ;
- si la vaccination initiale date de plus de 10 ans :
Il existe cependant d'importantes variations spatiales internationales et infranationales dans le risque relatif à la fièvre jaune. Ainsi, certains types de séjour peuvent exposer le voyageur à un risque accru d'exposition à la FJ (séjour en milieu en milieu rural ou forestier de zone d'endémie, séjour dans une zone d'épidémie). Ce risque sera d'autant plus important qu'un niveau élevé de protection contre les piqûres de moustiques n'est pas possible. Dans ce cas, les recommandations d'ordre général nécessiteront des adaptations : le report, voire l'annulation du voyage, pourra être la première mesure proposée. D'autres adaptations sont possibles :
Source : Organisation Mondiale de la Santé