L'Afrique du Sud signale une épidémie d'oreillons

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En Afrique du Sud, selon l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD), une épidémie d'oreillons est en cours.

Sur les dix dernières années [de la semaine épidémiologique 01 (SE01) en 2013 (se terminant le 05/01/2013) à la SE12 2023 (se terminant le 31/03/2023)], 1 322 sérologies avec IgM positives pour les oreillons et 30 PCR positives pour les oreillons (37% en 2023) ont été identifiées à partir de 20 813 tests combinés. Le pourcentage annuel de positivité pour les IgM contre les oreillons avait précédemment atteint un pic de 39% en 2019, mais le pourcentage de positivité pour 2023, d'après les données disponibles, est de 69%. Le pourcentage annuel de positivité des tests de dépistage des IgM contre les oreillons par catégorie d'âge montre des augmentations marquées du pourcentage de positivité dans la catégorie des 1-4 ans (84 % en 2023) et des 5-9 ans (83 % en 2023), suivie de la catégorie des 30-34 ans (67 %) et de la catégorie des 10-14 ans (54 %). Des données plus récentes, présentées sous la forme d'une courbe épidémique, montrent des augmentations inattendues et régulières du nombre de tests IgM positifs à partir de la semaine 6 de 2023, le KwaZulu-Natal, le Mpumalanga et le Gauteng représentant la majorité des cas.

En Afrique du Sud, le calendrier vaccinal n’inclut pas la vaccination contre les oreillons et le vaccin ROR n’est pas disponible partout dans le pays.

Rappels sur les oreillons :

Les oreillons ou parotidites épidémiques sont une maladie infectieuse aiguë due à un virus à ARN monocaténaire appartenant au genre Rubulavirus de la famille des paramyxoviridae.

L’homme est le seul hôte naturel du virus, qui se transmet par inhalation de gouttelettes de salive émises par une personne malade, et par contact direct avec la salive.

La période d’incubation varie de 18 à 21 jours (extrêmes 12-25 jours). Les oreillons sont très contagieux. Chez un tiers des sujets, l’infection est inapparente ou non identifiable du fait de manifestations aspécifiques, mais les personnes asymptomatiques peuvent transmettre le virus.

La forme clinique la plus fréquente est la tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, suivant un épisode de fatigue, de fébricule et de douleurs vagues pharyngées ou rétro-auriculaires. La glande salivaire le plus souvent atteinte est la parotide, de façon bilatérale dans la majorité des cas.

Les formes compliquées sont de deux types :

  • Les atteintes neurologiques, essentiellement de type méningite, les encéphalites ourliennes étant beaucoup plus rares et en général de bon pronostic
  • Les atteintes de la sphère génitale, survenant après la puberté, de type orchite et/ou épididymite chez l’homme ou ovarite chez la femme.

Quand une femme enceinte est infectée, il existe un risque d’avortement spontané si la contamination survient durant le premier trimestre de gestation.

Pour la France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis 11 juillet 2013 un avis relatif à la conduite à tenir en cas d’épisodes de cas groupés d’oreillons en collectivité :

  • Chez les personnes ayant été en contact avec un patient présentant les oreillons en phase de contagiosité, les mesures de prophylaxie post-exposition (vaccination ou immunoglobulines) n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Il en est de même des mesures d’exclusion de la collectivité.
  • Dans la situation de cas groupés, dans une collectivité ou une zone géographique donné, le HCSP recommande un mise à jour vaccinale si nécessaire, et dans le cas particulier des collectivités (écoles, universités, internats, casernes, clubs sportifs...) l’administration d’une troisième dose aux personnes déjà vaccinées à deux doses et dont la seconde dose a été administrée depuis plus de 10 ans.

Source : National Institute for Communicable Diseases of South Africa