Intérêt de la vaccination anti-pneumococcique
O.Meunier et collaborateurs (1) ont récemment rapporté l'expérience du Centre hospitalier de Haguenau dans le domaine des infections pneumococciques sévères et de leur prévention possible par un plus grand respect des indications de la vaccination par le vaccin polyosidique 23-valentPneumo23®(dirigé contre 23 stéréotypes du pneumocoque, bactérie encore appelée Streptococcus pneumoniae). Parmi les 42 patients adultes admis en 2009 au CH de Haguenau pour une infection à pneumocoque, 62 % auraient pu bénéficier d'une vaccination préventive contre le pneumocoque du seul fait de la présence de facteurs de risque d'infection à pneumocoque, conformément aux recommandations actuelles (asplénie ou splénectomie, drépanocytose homozygote, syndrome néphrotique, insuffisance cardiaque ou respiratoire, hépatopathie alcoolique et antécédents d'infection invasive à pneumocoque). Ce taux atteint 70 % si on considère dans cette série les infections sévères à pneumocoque (méningites, septicémies et pneumonies). Compte tenu d'effectifs limités et de l'absence de détermination des sérotypes des pneumocoques responsables, les auteurs ne peuvent exclure une surestimation du nombre de patients qui auraient pu être protégés par une vaccination préventive motivée par les antécédents. Cependant, du fait de la présence dans le vaccin Pneumo23® d'antigènes correspondant aux sérotypes de S. pneumoniae les plus fréquents, on peut raisonnablement penser qu'un nombre conséquent d'infections graves à pneumocoque auraient pu être évitées en se conformant aux recommandations vaccinales anti-pneumococciques actuelles.
Le vaccin conjugué 13-valent Prevenar 13®, plus efficace que le vaccin polyosidique 23-valent mais comportant 10 sérotypes de moins, possède depuis peu une indication dès l'âge de 50 ans dans le cadre d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne. Cependant, il n'existe pas encore en France à ce jour de recommandations spécifiques concernant ce vaccin.
(1) O.Meunier, S.Burger, J.Exinger et al. Hygienes 2011 ; XIX (5) : 307-309.