Nouvel avis sur la vaccination des gays contre le méningocoque C

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Un nouvel avis "relatif aux recommandations de vaccination contre les infections invasives à méningocoque C au-delà de 24 ans, notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les d'autres hommes (HSH)", daté du 29 janvier 2016, a été publié sur le site du Haut Conseil de la santé publique le 8 mars 2016.

La vaccination méningoccique C conjugée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes recommandée depuis 2013.

Le Haut Conseil de la santé publique a recommandé en juillet 2013 puis en novembre 2014 (avis du 7 novembre 2014), la vaccination contre les infections invasives à méningocoque C des HSH et des personnes âgées de 25 ans et plus fréquentant les lieux de convivialité ou de rencontre gays ou qui souhaitaient se rendre à des rassemblements gays. Cette recommandation était basée sur la notification entre juillet 2013 et décembre 2014, de 10 fois plus de cas d'infections invasives à méningocoques C (maladie à déclaration obligatoire) chez les HSH de 25 à 59 ans par comparaison au reste de la population masculine de cet âge. Une partie de ces cas était liée à l'émergence d'un génotype particulier nommé « variant HSH ». Cette recommandation était limitée jusqu'en novembre 2015, afin d'évaluer l'impact de cette recommandation sur l'épidémiologie des cas : nombre, population concernée, type des souches (clusters de méningocoque C), couverture vaccinale.

Il est à noter que cette augmentation des cas dans la population des HSH n'était pas limitée à la France, car cette tendance épidémiologique était également décrite en Allemagne (Berlin) et aux Etats Unis.

L'âge des personnes de 25 ans et plus avait été pris en compte car en France, il faut rappeler que la vaccination contre le méningocoque C est recommandée en population générale pour toutes les filles et les garçons de 1 à 24 ans révolus.

Diminution du nombre de cas d'infections invasives à méningocoque C liés au variant HSH en 2015.

En 2014, 11 cas d'infections invasives liées au variant HSH avaient été diagnostiqués dont la majorité était survenue chez des hommes présentant un lien avec la communauté gay (7 sur 11 cas). Pour 3 autres cas, ce lien n'avait pas été retrouvé, et il était resté inconnu pour une femme). En 2015, le nombre de cas liés de façon directe ou indirecte au variant HSH est au nombre de 8 et il semble que le lien des cas avec la communauté gay (appartenance ou fréquentation) ne soit plus prédominant.

Transmission sexuelle du méningocoque C.

Les souches HSH ne sont pas uniquement responsables d'infections invasives car depuis 2000, le Centre National de Référence des méningocoques a caractérisé des isolats bactériens d'urétrites et de prostatite , proches sur le plan moléculaire aux souches invasives HSH. Ces méningocoques C présentent une diminution de la sensibilité aux antibiotiques de la classe des céphalosporines de 3ème génération (dont cefotaxime, ceftriaxone, cepfodoxime, ceftazidime), bien que ces antibiotiques restent pour l'instant, actif vis-à-vis de ces souches.

La protection des personnes vis-à-vis des infections invasives à méningocoque , non ciblées par les recommandations vaccinales contre le méningocoque C n'est pas obtenue car la couverture vaccinale en population générale reste insuffisante.

En France, en 2009, la décision de recommander la vaccination contre les infections invasives à méningocoque C de toutes les personnes âgées de 1 à 24 ans a reposé sur la situation épidémiologique avec l'augmentation du nombre de cas chez les nourrissons, les adolescents et jeunes adultes. Les très jeunes nourrissons, c'est-à-dire les enfants de moins de 1 an étaient également particulièrement à risque d'infections invasives alors que cette vaccination ne leur est pas recommandée. Pour cela, l'immunité de groupe, c'est-à-dire la protection des personnes non ciblées par les recommandations nécessite une couverture vaccinale élevée. Or en 2014, bien que cette couverture vaccinale soit en progression, elle est nettement insuffisante chez les adolescents et les adultes jeunes pour conférer une immunité de groupe.

Par ailleurs, il n'existe pas de données de couverture vaccinale vis-à-vis du méningocoque C chez la communauté HSH.

Prolongation de la recommandation vaccinale contre le méningocoque C des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes jusqu'à fin 2016.

Au vu des données disponibles, la part dans la diminution observée du nombre de cas en lien avec la communauté HSH, ne peut être faite entre l'évolution naturelle des infections invasives à méningocoques C et l'impact de la vaccination dans la communauté HSH. Aussi, la recommandation de vacciner contre le méningocoque C les HSH et les personnes fréquentant âgées de 25 ans et plus fréquentant les lieux de convivialité ou de rencontres gays ou qui souhaitent se rendre à ces rassemblements est prolongée jusqu'à fin 2016.

Cette vaccination peut être assurée par l'un des vaccins méningococciques C conjugués actuellement disponibles.

Le système expert de MesVaccins.net, intégré au carnet de vaccination électronique, a été mis à jour pour prendre en compte ce nouvel avis.

Source : Haut Conseil de la santé publique.