Epidémiologie des infections graves à méningocoque en 2015 : pas de grand changement par rapport à l'année 2014

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La situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque (qui correspondent aux méningites et aux septicémies) en 2015 a été décrite dans un avis du 29 janvier 2016, mis en ligne sur le site du Haut Conseil de la santé publique le 8 mars 2016.

En 2015, l'incidence des infections invasives à méningocoque, tous sérogroupes confondus, était de 0,69/100 000 (0,76 après correction pour sous-notification), soit légèrement supérieure à celle observée en 2014 (0,71/100 000). Parmi les infections dues à un sérogroupe connu (n = 436), 54 % étaient de sérogroupe B, 27 % de sérogroupe C, 6 % de sérogroupe W, 12 % de sérogroupe Y et 1 % autre. Cette distribution ne diffère pas de celle observée en 2014.

Cas particulier des infections invasives à méningocoque de sérogroupe C.

En 2015, l'incidence des infections invasives à méningocoque de sérogroupe C était de 0,17/100 000 (0,18 après correction pour la sous-notification) avec 116 cas notifiés. Ces chiffres sont proches de ceux de 2014 (0,20/100 000 après correction et 122 cas notifiés) montrant qu'après une augmentation entre 2010 et 2013 (0,13 à 0,22/100 000), l'incidence a baissé entre 2013 et 2014 et est restée plutôt stable en 2015.

Alors que l'incidence de ces infections avait particulièrement augmenté chez les nourrissons âgées de moins d'un an entre 2010 et 2014 et chez les plus de 24 ans entre 2010 et 2013, une diminution de l'incidence a été observée entre 2014 et 2015 dans ces groupes d'âge (2,43 à 1,66/100 000 chez les moins d'un an et 0,13 à 0,09/100 000 chez les plus de 24 ans). Par contre, l'incidence a augmenté dans les autres groupes d'âge, particulièrement chez les 5-14 ans (0,10 en 2014 à 0,22/100 000 en 2015).

La proportion d'hommes était de 45 % en 2015 (54 % en 2014, p=0,11). Le ratio hommes/femmes ne diffère pas selon le groupe d'âge.

La proportion de purpura fulminans (une forme clinique particulièrement grave de l'infection à méningocoque) était de 31 % en 2015 (32 % en 2014). La létalité (proportion de décès parmi les cas) des infections dues au sérogroupe C était de 12 % en 2015 (13 % en 2014). Elle était de 7,5 % et de 22,9 % en absence ou en présence de purpura fulminans respectivement (cette différence est significative).

Par rapport à 2014, l'incidence des cas dus au sérogroupe C a été multipliée en 2015 d'un facteur 2 à 3 dans les régions suivantes : Franche-Comté, Lorraine, Auvergne, Rhône-Alpes, Limousin, Poitou-Charentes et Picardie. En 2015, c'est en Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne que l'incidence était la plus élevée (> 0,30/100 000).

En Ile-de-France, l'incidence en 2015 des cas graves dus au sérogroupe C était de 15 cas et le taux d'incidence de 0,12/100 000 (au lieu de 27 cas et 0,22/100 000 en 2014). Cette baisse a concerné les hommes et les femmes. Un seul cas est survenu chez une femme appartenant au groupe d'âge 25-59 ans en 2015 en Ile-de-France.

Au total, l'incidence des infections invasives à sérogroupe C en France a un peu augmenté en 2015 par rapport à 2014, mais cette augmentation a, contrairement à l'année passée, concerné les tranches d'âges pour lesquelles la vaccination est recommandée.

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