Arrêt de commercialisation du vaccin Tétanique Pasteur

Publié le 20 juin 2018 à 23h57

Biographie

- Médecin responsable du centre de vaccinations internationales et du centre antirabique de Strasbourg.
- Médecin spécialisé en vaccinologie, en médecine des voyages et en léprologie. Formateur en vaccinologie et médecine des voyages pour la SMV.
- Membre de la Société de Médecine des Voyages (2006) et secrétaire général de la SMV (2015).

Liens d'intérêt

- Participation à divers EPU organisés par des associations de Médecins, Pharmaciens et/ou l’industrie pharmaceutique ; rémunération à la prestation. Activité uniquement pédagogique, en toute liberté avec garanties d'indépendance, impartialité et déontologie.
- Aucun investissement financier personnel ou familial dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
- Déclaration mise à jour le 14 novembre 2016.

 

Sanofi Pasteur informe de l'arrêt de commercialisation de la spécialité "Vaccin Tétanique Pasteur", suspension injectable en seringue préremplie (vaccin tétanique adsorbé). Compte tenu de l'état des stocks, la disponibilité de ce vaccin devrait s'éteindre dans le courant de la première quinzaine du mois de juillet 2018.

 

En France, les recommandations vaccinales en vigueur ne préconisent plus l'utilisation d'un vaccin tétanique monovalent. En effet, dans son avis du 24 mai 2013 relatif aux rappels de vaccination antitétanique dans le cadre de la prise en charge des plaies, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), en cas de plaie à risque tétanigène, préconise préférentiellement l'utilisation chez l'adulte d'un vaccin combiné dtP (vaccin trivalent diphtérie-tétanos-poliomyélite à teneur réduite en antigène diphtérique : Revaxis) ou dTcaP (vaccin quadrivalent diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite à teneur réduite en antigènes diphtérique et coquelucheux : BoostrixTetra ou Repevax) dans une optique de mise à jour du statut vaccinal dans son ensemble. La conduite à tenir est résumée dans le passage ci-dessous.

 

« Devant une plaie, l'administration immédiate d'une dose d'anatoxine tétanique est recommandée lorsque la personne n'est pas à jour de ses vaccinations selon le calendrier vaccinal en cours1. Si en outre, la plaie est majeure2 ou susceptible d'avoir été contaminée par des germes d'origine tellurique, l'administration d'une dose d'immunoglobulines tétaniques complètera cette prévention. Outre la prévention immédiate du tétanos, l'administration d'anatoxine tétanique doit s'inscrire dans une optique de mise à jour du statut vaccinal de la personne concernée. Ainsi, l'utilisation d'un vaccin trivalent (dTPolio) voire tétravalent (dTcaPolio) devrait être préférée au vaccin tétanique monovalent. La personne vaccinée devra être informée de la nécessité éventuelle de compléter la mise à jour de ses vaccinations et de la date de son prochain rappel, en application des recommandations du calendrier vaccinal. »

 

La conduite à tenir en cas de plaies tétanigènes est résumée dans le tableau ci-dessous :

Type de blessure 

Personne à jour de ses vaccinations selon le calendrier vaccinal en vigueur1

Personne non à jour 

Mineure, propre 

Pas d'injection. 

Préciser la date du prochain rappel. 

Administration immédiate d'une dose de vaccin contenant la valence tétanique. 

Proposer si nécessaire un programme de mise à jour et préciser la date du prochain rappel. 

Majeure2 

ou susceptible d'avoir été contaminée par des germes d'origine tellurique 

Pas d'injection. 

Préciser la date du prochain rappel. 

Dans un bras, immunoglobuline tétanique humaine 250 UI. 

Dans l'autre bras, administration d'une dose de vaccin contenant la valence tétanique. 

Proposer si nécessaire un programme de mise à jour et préciser la date du prochain rappel 

 

1 Personnes âgées de moins de 65 ans ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de vingt ans. Personnes âgées de plus de 65 ans et plus ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de dix ans. 

2 Plaie majeure : plaie étendue, pénétrante, avec corps étranger ou traitée tardivement.

Source : Sanofi Pasteur et Haut Conseil de la santé publique.