Vaccins contre les papillomavirus et cancer du col de l’utérus : la protection attendue se confirme

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Plusieurs papillomavirus infectant l’Homme (HPV) sont reconnus coupables de provoquer des cancers des muqueuses génitales, anales et oro-pharyngée, et particulièrement celui du col de l’utérus. Des vaccins ont été développés contre les virus les plus souvent mis en cause et ils sont disponibles depuis près de 20 ans. Les premiers visaient à protéger contre 2 ou 4 virus, dont les HPV 16 et 18 les plus souvent impliqués dans les cancers (vaccins Cervarix et Gardasil, respectivement), mais une préparation visant 9 virus, qui seraient responsables de 90% des cancers du col de l’utérus, a été commercialisée en 2018 (Gardasil 9).

En quelques années, plusieurs études ont pu montrer l’efficacité de ces vaccins contre les manifestations précoces ou à moyen terme de l’infection par les HPV (1). Il s’agit soit de lésions bénignes (verrues, condylomes, papillomes), soit de lésions susceptibles d’évoluer vers des cancers (dysplasies de bas et haut grade). La transformation de ces dernières en cancers peut prendre des années ou dizaines d’années. Alors que leur prévention est une bonne indication de la protection apportée par les vaccins contre les cancers, ce n’est qu’au terme de longs délais que l’on peut directement mesurer cette protection.

Une première évaluation de l’efficacité de la vaccination contre l’apparition de cancers du col de l’utérus a pu être menée en 2020 en Suède, pays où la vaccination est utilisée depuis 2006 (actualité du 7 octobre 2020).

En Ecosse, le programme de vaccination des jeunes filles âgées de 12 et 13 ans a commencé en 2008, utilisant alors le vaccin bivalent. Alors que 300 cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année chez des femmes entre 25 et 35 ans, l’étude de T.J. palmer révèle qu’aucun cas n’a été découvert chez les jeunes femmes de cette tranche d’âge ayant reçu une ou deux doses de vaccin à 12 ou 13 ans (2). Chez celles qui ont reçu 3 doses de vaccin alors qu’elles avaient entre 14 et 22 ans, l’incidence des cas de cancer a été fortement diminuée par rapport à une population non vaccinée (3,2 cas pour 100000 contre 8,4). L’étude montre également que l’effet de la vaccination est particulièrement marqué chez les femmes des populations les plus défavorisées.

D’autres études seront nécessaires pour confirmer l’efficacité de la vaccination contre tous les cancers provoqués par les HPV et dans la durée. Les résultats présentés sont à nouveau très encourageants. Ils confirment que la vaccination est surtout efficace lorsqu’elle est effectuée avant une première infection par un HPV, et qu’elle ne dispense pas, dans le cas général, du dépistage des lésions précancéreuses.

Malgré la protection qu’elle offre contre des pathologies nombreuses et souvent graves et un bon niveau de sécurité, la vaccination anti-HPV, à présent recommandée en France, chez les filles et les garçons, avec le vaccin Gardasil 9, est encore peu utilisée (actualité du 18 avril 2023).

Références

  1. S. Kamolratanakul et P. Pitisuttihum. Human Papillomavirus Vaccine Efficacy and Effectiveness against Cancer.
  2. T.J. Palmer, K. Kavanagh et coll. Invasive cervical cancer incidence following bivalent human papillomavirus vaccination: a population-based observational study of age at immunization, dose, and deprivation.

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