La HAS recommande la vaccination des femmes enceintes avec le vaccin ABRYSVO comme un moyen supplémentaire de prévention des infections à VRS chez les nourrissons
La Haute Autorité de santé (HAS) a mis en ligne le 13 juin 2024 une recommandation relative à la vaccination contre les infections à VRS chez les femmes enceintes. Dans ce texte, elle recommande la vaccination des femmes enceintes contre le VRS et positionne le vaccin ABRYSVO comme un moyen supplémentaire dans la prévention des infections à VRS chez les nourrissons.
Vaccination ou immunisation passive par anticorps monoclonaux ?
La HAS précise que la vaccination maternelle et l’immunisation passive par anticorps monoclonaux sont deux stratégies alternatives. Elle recommande que les deux stratégies de prévention des infections à VRS soient présentées et expliquées aux futurs parents pendant la grossesse, afin de permettre leur décision éclairée quant à la protection du nourrisson et estime nécessaire que soient développés des supports d’information adaptés aux futurs parents et aux différents professionnels de santé impliqués dans cette vaccination (médecins généralistes, sages-femmes, pédiatres, pharmaciens, gynécologue-obstétriciens, infirmiers, urgentistes, réanimateurs).
Dans certaines situations, l’immunisation passive est nécessaire :
- Dans une stratégie de rattrapage
- Quand la vaccination n’a pas été réalisée chez la femme enceinte.
- Quand la vaccination a été réalisée mais risque de ne pas être efficace : nouveaux-nés prématurés, intervalle entre la vaccination et la naissance de moins de 14 jours.
- Chez les femmes immunodéprimées, en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité, la HAS recommande préférentiellement l’administration d’anticorps monoclonaux chez le nourrisson.
A quelle période de la grossesse administrer le vaccin ABRYSVO ?
Par précaution, le vaccin ABRYSVO s'administre entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée (SA), et ce pour deux raisons :
- Dans l’attente de données supplémentaires de pharmacovigilance et afin de limiter les éventuelles conséquences sur la grossesse, compte tenu d’un potentiel risque accru de naissances prématurées (non significatif pour le vaccin ABRYSVO, mais ayant conduit à l’arrêt du développement d’un vaccin concurrent),
- et compte tenu du manque de données d’efficacité vaccinale pour les nouveaux-nés prématurés.
Le vaccin ABRYSVO est à administrer de septembre à janvier pour la métropole, c’est-à-dire en amont du début de la période épidémique et jusqu'à la fin de cette période. Cette recommandation repose sur les arguments suivants :
- le caractère saisonnier du VRS,
- les données d’efficacité de la vaccination contre les formes graves, qui montrent une protection pendant les six premiers mois après l’accouchement,
- la volonté d’améliorer l’adhésion et le choix des familles, la HAS recommandant que la campagne de vaccination soit concomitante avec la campagne d’immunisation par BEYFORTUS.
Afin d’optimiser la mobilisation et l’acceptabilité des professionnels de santé et des parents, la HAS préconise une accessibilité du vaccin et des anticorps monoclonaux dans les maternités.
Quelles sont les coadministrations possibles ?
- le vaccin ABRYSVO peut être administré en même temps qu’un vaccin contre la grippe ou contre la covid 19,
- conformément à son AMM, un intervalle minimum de deux semaines est recommandé entre l’administration du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche acellulaire (dTca) et l’administration d’ABRYSVO (rappelons qu’il est recommandé de vacciner la femme enceinte contre la coqueluche entre 20 et 36 semaines d’aménorrhées).
Faut-il revacciner une femme enceinte vaccinée à l’occasion d’une grossesse antérieure ?
En l’absence de données concernant la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin dans le cadre d’une grossesse consécutive, la HAS ne se prononce pas sur la pertinence d’une revaccination dans ce contexte. Dans l’attente de ces données, et compte tenu de la baisse des titres d’anticorps neutralisants contre le VRS chez la femme enceinte dans le temps, la HAS préconise de privilégier l’immunisation passive du nouveau-né en cas de nouvelle grossesse après une première vaccination. La HAS rappelle l’importance des gestes barrières comme mesures de protection complémentaires de la vaccination maternelle et de l’immunisation passive du nourrisson par anticorps monoclonal contre le VRS.
La HAS insiste sur l’importance de la mise en place d’une pharmacovigilance renforcée (études de sécurité post-autorisation), notamment en vue de documenter le risque potentiel de naissances prématurées.
Cet avis pourra être revu au regard des résultats complets des essais en cours, des essais à venir, des données de pharmacovigilance et des données en vie réelle des autres pays.
Source : Haute Autorité de santé.