Infections invasives à méningocoques en France en 2011 : point épidémiologique

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Le suivi épidémiologique des infections invasives à méningocoque en France repose sur la déclaration obligatoire des cas à l'Institut de Veille sanitaire (InVS) et sur la caractérisation des souches invasives par le Centre National de Référence des méningocoques, qui se trouve à l'Institut Pasteur de Paris.

Le nombre de cas notifiés en 2011 a été de 574, ce qui correspond à un taux d’incidence, corrigé pour la sous-notification, de 0,97/100 000 habitants, en augmentation de 9 % par rapport à 2010. La majorité des cas est survenue en France métropolitaine (n=559). Le sérogroupe B reste majoritaire (72,8 % des cas), suivi du sérogroupe C (15,5 %) et du sérogroupe Y ( 8,5 %). L'augmentation de l'incidence des infections invasives à méningocoque Y observée en 2010 et en 2011 n'a pas été confirmée en 2012. Les infections à méningocoque ont tué 57 personnes en 2011 (les sérogroupes B et C ont été responsables respectivement de 28 décès et de 14 décès).

En termes de distribution des cas par classe d'âge, les infections invasives à méningocoque surviennent préférentiellement chez les nourrissons avant l'âge d'un an, les adolescents et les jeunes adultes (15-24 ans) ainsi que chez les sujets de 85 ans et plus.

Quelle est l'évolution des infections invasives à méningocoque ?

Infections invasives à méningocoque C

L'incidence globale (nouveaux cas) des infections invasives à méningocoque de sérogroupe C a baissé régulièrement de 2006 à 2010, pour se stabiliser en 2011. Parmi les groupes d'âges ciblés par la vaccination (1-24 ans), la baisse de l'incidence s'est légèrement poursuivie en 2011 chez les 1-14 ans. En revanche, le taux d'incidence a eu tendance à augmenter entre 2010 et 2011 chez les enfants de moins d'un an (non ciblés par les recommandations vaccinales) et les adolescents de 15 -19 ans.

Une situation épidémiologique inhabituelle d'infections invasives à méningocoque de sérogroupe C fin 2010 et en 2011 parmi les étudiants de la région de Lille a donné lieu à une campagne de vaccination contre le méningocoque C des étudiants exposés.

Schéma vaccinal vis-à-vis du méningocoque C

La vaccination systématique avec une seule dose de vaccin méningococcique C conjugué est recommandée pour tous les nourrissons de 12-24 mois. En 2009, le Haut Conseil de la santé publique a élargi cette stratégie par la recommandation de vacciner tous les enfants et adultes de 24 mois à 24 ans révolus. Le but est d'obtenir une couverture vaccinale suffisante afin de créer une immunité de groupe pour protéger les nourrissons de moins d'un an, pour lesquels la vaccination ne fait pas l'objet d'une recommandation générale. Des recommandations particulières existent pour l'entourage non vacciné d'un cas d'infection invasive à méningocoque C.

Infections invasives à méningocoque B

Depuis 2003, la situation d'hyperendémie des infections invasives à méningocoque B dans les départements de Seine Maritime et de la Somme est liée à la diffusion d'un clone particulier, appelé "B14 P1-7,16". Une campagne de vaccination a été initiée en juin 2006. Celle-ci a été étendue dès 2009 dans deux nouvelles zones, situées à l'est de Dieppe et dans la Somme, compte tenue de la diffusion de ce clone bactérien.

Schéma vaccinal vis-à-vis du méningocoque B

Afin de contrôler l'hyperendémie dans les zones de Dieppe et le département de la Somme, la campagne de vaccination repose sur l'administration du vaccin MenBvac, produit de manière non industrielle par l'Institut Norvégien de santé publique. Un schéma vaccinal à 4 doses est recommandé depuis 2011, pour tous les enfants et jeunes adultes de 2 mois à 24 révolus. Lors de la première campagne de vaccination initiée en 2006, un schéma à 3 doses avait été mis en place, compte tenu du nombre de doses disponibles. Mais la diminution du titre d'anticorps bactéricides considéré comme protecteur, avec 40 % des enfants de 1 à 5 ans présentant un titre d'anticorps suffisant un an après la 3ème dose, a fait recommander une 4ème dose pour toutes les nouvelles personnes éligibles à la vaccination et l'administration d'une 4ème dose de rattrapage pour celles ayant reçu le schéma simplifié à 3 doses.

Avec la récente disponibilité du nouveau vaccin contre le méningocoque B Bexsero, cette campagne de vaccination est susceptible d'être réévaluée.

Source : Institut de veille sanitaire.

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