La protection conférée par le vaccin acellulaire contre la coqueluche ne dure pas aussi longtemps qu'espéré

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La coqueluche connait un renouveau dans le monde, justifiant une politique de vaccination spécifique. L'incidence de la coqueluche augmente dans de nombreux pays. En France, le système de surveillance Renacoq a mis en évidence une augmentation du nombre de cas de nourrissons hospitalisés pour ce motif durant les deux premiers trimestres 2012, en comparaison avec la même période en 2011. Cette évolution se produit alors que de plus en plus d'études, notamment américaines et australiennes, indiquent que le vaccin acellulaire, dont l'utilisation s'est généralisée, confère une protection moins durable qu'attendu, en particulier lorsqu'il a été le seul administré. Le vaccin coquelucheux est dit acellulaire lorsqu'il ne contient pas de cellulaire bactérienne entière, mais seulement des antigènes protéiques sélectionnés pour leur capacité à entrainer une réponse immunitaire protectrice ; le plus important de ces antigènes est la toxine pertussique. Le vaccin cellulaire, communément appelé "germe entier", contient les bacilles de la coqueluche inactivés ; sa protection fait donc appel à une réponse immunitaire plus complète, mais il est moins bien toléré. En France, le vaccin « germe entier » et le vaccin acellulaire ont été utilisés en primo-vaccination, mais aujourd'hui seul les vaccins acellulaires sont disponibles. Quel que soit le vaccin et même après l'infection naturelle, il existe une large variation individuelle des taux d'anticorps ; ceux-ci diminuent rapidement avec le temps, sans corrélation clairement établie entre les taux initiaux et le niveau de protection. C'est pourquoi la surveillance épidémiologique reste capitale pour le suivi de la coqueluche et de sa vaccination.

Actuellement, dans lecalendrier vaccinal francais, le schéma vaccinal comporte la primovaccination avec trois doses à deux, trois et quatre mois suivies d'un rappel à 16-18 mois. Puis un rappel vaccinal est recommandé à l'âge de 11-13 anset à 26-28 anscomptetenue de l'incidence élevée de nouveaux cas chez les nourrissons contaminés par les enfants plus grands et les jeunes adultes (stratégie du cocooning). Pour l'instant, une seule dose est recommandée chez l'adulte. Les vaccins destinés aux adultes sont sous-dosés en antigènes diphtérique et coquelucheux, afin d'améliorer leur tolérance.Les données sur la moindre durée de protection conférée par les vaccins acellulaires pourraient inciter à réduire les intervalles entre les doses de rappel, et en particulier à proposer un rappel dès l'âge de 6 ans.

La définition de la stratégie vaccinale contre la coqueluche est actuellement gênée par l'absence de vaccin monovalent. Tous les vaccins contre la coqueluche commercialisés sont en effet combinés avec les valences diphtérique, tétanique et poliomyélitique. Cependant la stratégie du cocooning consistant à vacciner l'entourage proche de nourrissons doit être renforcée (famille, professionnels de santé).

Source : InVS, Flash-Info N° 13, octobre 2012, et Centre national de référence de la coqueluche.

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