Forte activité grippale en France, la plus intense des trois saisons précédentes

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Epidemiologie

En France métropolitaine, l'activité épidémique de grippe s'intensifie dans toutes les régions. L'Institut de veille sanitaire (InVS) rapporte une forte augmentation du nombre de passages aux urgences, essentiellement chez les enfants de moins de 14 ans, qui représentent 60 % des passages aux urgences mais 18 % de la population française.Début février 2013, le taux d'incidence hebdomadaire pour 100.000 habitants était proche de 1.000 cas, soit davantage qu'au cours des trois saisons précédentes.

Durant la semaine 05/2013 (28 janvier au 3 février 2013), les 380 hôpitaux d'un réseau de surveillance de la grippe ont rapporté 3.336 passages pour grippe aux urgences, dont 184 hospitalisations. Ces chiffres élevés, loin d'être exhaustifs, traduisent l'importance du poids épidémiologique de la grippe. Depuis le 1er novembre 2012, # 236 cas de grippe admis en service de réanimation

ont été signalés à l'InVS (au lieu de 205 la saison précédente lors du pic épidémique), parmi lesquels # 25 décès sont survenus

. Pour les sujets décédés (âge médian 62 ans, bornes de 3-84 ans), 20 d'entre eux avaient un facteur de risque. Pour les cas graves dont 2/3 présentaient un facteur de risque, le statut vaccinal était connu pour 179 personnes. Quatre vingt dix pour cent n'étaient pas vaccinés : ce pourcentage fait de la non vaccination contre la grippe, le principal facteur associé à la survenue d'une forme sévère chez les sujets à risque. Le nombre de cas graves rapporté ne constitue probablement qu'une faible proportion des cas réels d'hospitalisation en réanimation liés à l'infection par le virus grippal (sous-déclaration, méconnaissance du diagnostic, cas graves liés à la surinfection pneumococcique ou staphylococcique retenue comme la cause du décès). Ceci explique au moins en partie le décalage existant entre d'une part les chiffres provenant de la surveillance des cas graves de grippe admis en réanimation et d'autre part les estimations de mortalité grippale durant la saison hivernale, qui sont beaucoup plus élevées, pouvant atteindre plusieurs milliers de décès. L'épidémie saisonnière de grippe participe en effet à la déstabilisation de l'état général des personnes les plus vulnérables ; cependant, la distribution de l'excès saisonnier de mortalité par cause médicale n'est pas facile à déterminer.

Surveillance virologique

Depuis le début de l'épidémie (semaine 40/2012), les virus grippaux identifiés par les laboratoires de biologie étaient majoritairement de type A : 56 % des cas dont 14 % de virus A(H1N1)pdm09, 3 % de virus A(H3N2) et 39 % de virus A non typés. La proportion de virus grippaux B (44 % des cas) a augmenté en semaine 52/2013 et 4/2013.

Conclusion

La vaccination contre la grippe des sujets à risque doit rester une priorité pour limiter le risque d'évolution vers une forme grave de grippe.

Source : Institut de veille sanitaire.