Poliovirus sauvage au Cameroun
Le poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) a été confirmé au Cameroun, pour la première fois dans ce pays depuis 2009. Il a été isolé dans la région de l'ouest à partir de deux cas de paralysie flasque aiguë (PFA) chez des patients le 1er et le 19 octobre 2013. Le séquençage génétique indique que ces virus sont liés à un poliovirus sauvage détecté pour la dernière fois au Tchad en 2011.
Un plan pour la riposte d'urgence à la flambée est en cours de finalisation, avec au moins trois tournées de journées nationales de vaccination (JNV), dont la première a eu lieu du 25 au 27 octobre 2013. Des journées locales de vaccination (JLV) sont prévues en décembre 2013 et seront suivies par d'autres journées nationales de vaccination en janvier et en février 2014. On indique des taux de vaccination systématique par le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO3) aux alentours de 85,3 %. Une riposte est également en cours de planification dans les pays limitrophes, en particulier au Tchad et en République centrafricaine.
En 2013, le Cameroun a aussi notifié quatre cas imputables à un poliovirus circulant dérivé d'une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2) dans la région de l'extrême nord. Chez ces patients, la paralysie est apparue entre le 9 mai et le 12 août 2013. Ces virus sont liés à une circulation au Tchad et ont aussi été détectés au Nigéria et au Niger. Devant cette situation, plusieurs activités de vaccination supplémentaire (AVS) ont été menées au cours des mois d'août et de septembre, suivies de journées nationales complètes de vaccination en octobre 2013.
Cet événement confirme le risque continuel de propagation internationale d'un agent pathogène (le poliovirus sauvage) promis à l'éradication. Compte tenu des antécédents de propagation internationale de la poliomyélite à partir du nord du Nigéria dans toute l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale et des lacunes de la surveillance au niveau local, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge élevé le risque de poursuite de la propagation internationale dans la région.
Il est important que tous les pays, en particulier ceux qui ont des contacts fréquents, voyages des populations ou autres, avec des pays et territoires touchés par la poliomyélite, renforcent la surveillance des cas de paralysie flasque aiguë, afin de détecter rapidement toute nouvelle importation et de faciliter une riposte rapide. Les pays, territoires et zones doivent aussi maintenir une couverture uniformément élevée de la vaccination systématique au niveau des districts pour réduire le plus possible les conséquences de toute nouvelle introduction du virus.
Source : Organisation mondiale de la santé (OMS).