Etats-Unis : le vaccin anti-pneumococcique Prevenar 13 recommandé chez les sujets âgés

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Les infections dues aux pneumocoques sont particulièrement fréquentes et graves chez les jeunes enfants et chez les sujets âgés. Cependant, dans plusieurs pays dont la France, la vaccination n'est recommandée dans le cas général que pour les jeunes enfants, à partir de 2 mois. Chez l'adulte, même âgé, elle ne l'est qu'en cas de pathologie associée pouvant constituer un facteur de risque (voir l'avis du Haut Conseil de la santé publique du 25 avril 2013).

Lors d'une récente réunion, l'ACIP (Advisory Committee on Immunization Practices, USA) vient de recommander que tous les sujets âgés de plus de 65 ans reçoivent une vaccination par Prevenar 13, vaccin fabriqué par le laboratoire Pfizer (aux USA, le nom s'écrit "Prevnar 13"). A la différence des produits concurrents, de type polyosidique non conjugué (Pneumovax 23 de Merck ou Pneumo 23 de Sanofi Pasteur), le vaccin Prevenar 13 est un vaccin de type conjugué, ce qui lui confère une efficacité supérieure et surtout plus durable (stimulation de la mémoire immunitaire par la fraction protéique du vaccin). Les vaccins Pneumovax 23 et Pneumo 23 contiennent 23 sérotypes du pneumocoque, tandis que le vaccin Prevenar 13 en contient 13.

Au terme de sa délibération, l'ACIP a recommandé qu'une dose de Prevenar 13 (son utilisation est autorisée aux Etats-Unis de l'âge de 6 semaines à 17 ans puis après 50 ans) soit administrée à tous les sujets de plus de 65 ans n'ayant jamais été vaccinés contre les pneumocoques ou dont le statut vaccinal est inconnu, et qu'une dose du vaccin Pneumovax leur soit administrée ensuite ; bien que non conjugué, Pneumovax 23 contient 23 sérotypes et permet donc d'étendre la protection conférée par Prevenar 13 à 10 sérotypes supplémentaires du pneumocoque. L'ACIP a également recommandé que les sujets de plus de 65 ans ayant déjà reçu une dose de vaccin polyosidique 23-valent soient revaccinés avec Prevenar 13.

Les recommandations de l'ACIP étant généralement suivies d'effet (le directeur des Centers for Disease Control and Prevention, CDC, doit encore ratifier l'avis qui lui a été transmis), les assureurs américains réfléchissent déjà au moyen de rembourser le nouveau vaccin à leurs assurés.

Les experts de l'ACIP qui ont fait la recommandation considèrent qu'elle devrait rapidement avoir des effets sur l'épidémiologie des infections à pneumocoques puisque de nombreux sujets vont se trouver protégés, soit directement par le vaccin, soit par la diminution de la circulation des pneumocoques. Aussi, ils ont d'ores et déjà prévu de réévaluer la conduite à tenir en 2018.

Source : Reuters Health Information, 14 août 2014.