Nouvelles recommandations vaccinales contre la covid 19 à compter du 12 avril 2021

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Deux messages de la Direction générale de la santé (DGS-Urgent) ont été publiés le 11 avril. Ils concernent la population à vacciner en priorité, l'arrivée du vaccin Janssen COVID-19 vaccine et l'adaptation des schémas de vaccination.

1. Vaccination possible dès l'âge de 55 ans et place du vaccin Janssen COVID-19 Vaccine.

Le premier message de la DGS, intitulé "Evolution de la cible vaccinale avec les vaccins AstraZeneca et Janssen et modalités de commande pour les pharmaciens, médecins et IDE du 12 au 14 avril" prend en compte l'arrivée prochaine de doses du vaccin Janssen COVID-19 vaccine.

Pour rappel, dans un avis du 19 mars 2021, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de restreindre l'administration du vaccin Vaxzevria (AstraZeneca) aux personnes âgées de 55 ans et plus en raison de la survenue de cas rares mais graves de thromboses associées à une thrombopénie, ces cas pouvant être liés au vaccin dans cette tranche d'âge. Dans un avis complémentaire du 8 avril 2021, la HAS recommande de compléter la primovaccination par Vaxzevria réalisée avant 55 ans par une seconde dose d'un vaccin à ARNm (Comirnaty ou COVID-19 Vaccine Moderna) après un délai de 12 semaines. Dans cet avis, la HAS souligne que le signal de pharmacovigilance n’est pas observé avec les vaccins à ARNm et qu'on ne peut exclure que le mécanisme à l’origine des cas de thrombose observés après vaccination par le Vaxzevria soit lié au vecteur adénoviral en général et pas seulement limité à l’adénovirus de chimpanzé non réplicatif, utilisé par le Vaxzevria. Par conséquent, faute de recul suffisant sur les vaccins à vecteur adénoviral et dans l’attente des résultats de l’enquête de pharmacovigilance, la HAS juge que l’utilisation d’un autre vaccin de ce type est difficile à envisager avant l'âge de 55 ans.

Les éléments de choix du vaccin sont donc les suivants :

Le second message de la DGS, intitulé "Vaccins contre la covid 19 : modalités d'administration des rappels" dresse une liste de plusieurs adaptations des schémas vaccinaux, certaines déjà en place, d'autres nouvelles.

2. Ajustement de la date du rappel vaccinal.

Selon le résumé des caractéristiques du produit, les schémas vaccinaux des quatre vaccins désormais disponibles sont les suivants :

La DGS rappelle qu'un délai de 12 semaines doit être respecté entre la première et la seconde injection de vaccin Vaxzevria chez les personnes éligibles de 55 ans et plus, comme cela a été recommandé par la HAS dans son avis du 1er mars 2021.

Par ailleurs, la DGS décide d'appliquer la recommandation de porter l'intervalle entre deux doses d'un vaccin à ARNm **à six semaines (42 jours) maximum.**Cette augmentation de l'intervalle avait été préconisée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (avis du 7 janvier 2021, puis la HAS (avis du 22 janvier 2021 et avis du 1er mars 2021). Dans son dernier avis, la HAS recommandait "de vacciner dès le mois de mars le maximum de personnes en reculant l’administration de la seconde dose de vaccin 6 semaines après la première sans aller au-delà".

La DGS justifie la mise en oeuvre de cette recommandation par une "baisse de l’âge moyen des personnes vaccinées". A compter du mercredi 14 avril 2021, les nouveaux rendez-vous de vaccination pour administrer un vaccin à ARN messager (Comirnaty ou COVID-19 Moderna Vaccine) devront respecter le nouvel espacement. Les rendez-vous pris avant cette date ne sont pas concernés.

S’agissant des personnes "sévèrement immunodéprimées", il appartiendra au médecin supervisant la vaccination de déterminer si un délai de 28 jours doit être maintenu.

3. Conduite à tenir en cas d'antécédent de covid 19.

Conformément à l’avis de la HAS du 11 février 2021, les personnes immunocompétentes ayant fait une infection datée et avérée par le SARS-CoV-2 (symptomatique ou non) doivent être considérées comme protégées pendant au moins 3 mois mais plus probablement 6 mois. Il est donc recommandé de réaliser leur vaccination au-delà de ce délai de 3 mois après l’infection, de préférence avec un délai proche de 6 mois.

A ce stade des connaissances, la réponse immunitaire à la vaccination des personnes ayant déjà été infectées est de type anamnestique (effet "rappel"), ce qui conduit à ne proposer qu’une seule dose de vaccin aux personnes immunocompétentes ayant fait une infection par le SARS-CoV-2. La mise en œuvre de cette recommandation est essentielle pour faire bénéficier au plus vite des doses disponibles à l’ensemble des personnes éligibles.

Les situations particulières suivantes doivent toutefois être prises en compte :

  • les personnes présentant une immunodépression avérée (en particulier celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur) et les personnes âgées hébergées en établissement (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes et unités de séjour de longue durée) doivent, après un délai de 3 mois après le début de l’infection par le SARS-CoV-2, recevoir deux doses ;
  • les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin et qui présentent une infection par le SARS-CoV2 avec RT-PCR (test de détection du virus) positive dans les jours qui suivent cette première vaccination ne doivent pas recevoir la seconde dose dans les délais habituels, mais dans un délai de 3 à 6 mois après l’infection.

4. Une troisième dose de vaccin est recommandée pour les personnes immunodéprimées.

Conformément à l’avis du 6 avril 2021 du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, l’injection d’une troisième dose de vaccin à ARNm est nécessaire pour les personnes gravement immunodéprimées (transplantés d’organes solides, transplantés récents de moelle osseuse, patients dialysés, patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur fort de type anti-CD20 ou anti-métabolites). Cette troisième injection doit intervenir 4 semaines au moins après la deuxième dose, ou dès que possible pour les personnes qui auraient déjà dépassé ce délai.

Des recommandations seront ultérieurement émises concernant la nécessité d’une troisième dose pour les insuffisants rénaux chroniques non dialysés, les patients atteints de cancers et les patients atteints de maladies auto-immunes sous d’autres traitements immunosuppresseurs.

Source : Direction générale de la santé.

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